—Greetings and salutations ; H04-001

greetings and salutations

F01-903 &' @H04-001

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903 sortit de la chambre en se frottant les yeux. Elle avait beau avoir vécu ce réveil des milliers de fois, elle ne s'y habituerait jamais. Peut-être c'était parce qu'elle avait la tête dans le brouillard ou parce que toutes les chambres se ressemblaient, mais elle n'était pas douée pour remarquer qu'elle s'était réveillée dans une différente de la veille. Elle était repassée à un logement de deux personnes... alors... ça voulait dire... ?

903 se précipita sur la porte d'entrée, qui s'ouvrit. Elle ne put s'empêcher de lâcher un soupir de soulagement. Combien de temps ça avait duré cet enfermement ? Assez pour que ça lui paraisse une éternité. Elle avait même fini par penser que 22 et Friday seraient les deux seuls visages qu'elle verrait désormais. C'était peut-être pas plus mal... mais 309 lui manquait beaucoup. Tiens, d'ailleurs, en parlant d'eux... « 22 ? Friday ? Vous êtes là ? » demanda-t-elle dans le salon vide. Elle avait la sensation que non... En tout cas, ils étaient enfin libres ! Mais avant de profiter de ce faux sentiment d'échappatoire, 903 voulait savoir où elle s'était réveillée histoire de ne pas perdre totalement la boule (si c'était possible).

Pas question d'appeler Aleksa qui les avait snobés pendant tout le confinement. Elle allait se débrouiller seule, comme toujours. Sortant un instant hors du logement, elle chercha le numéro... 2-C. C'était bien son logement de départ... Mh... elle fut prise d'une soudaine curiosité.
Si elle s'était réveillée ici, alors son colocataire aussi ? Elle ne l'avait pas vu depuis des lustres, à vrai dire elle l'avait vu à peine plus de deux ou trois fois. Lui qui lui avait fait une impression monstre avec sa carrure et son intimidation... elle n'était pas sûre de savoir si elle allait être contente de le revoir ou non.
Enfin... s'il était encore là. Après tout, les colocataires disparaissaient et apparaissaient à volonté ici, apparemment. Et 903 avait bien envie de savoir avec qui elle partageait le logement si jamais la règle des chambres venait à changer un jour. La porte de l'autre chambre était fermée. 903 rentra à nouveau dans son logement et frappa doucement avec son poing.
« Excusez-moi... il y a quelqu'un ? » est-ce qu'elle tomberait nez à nez avec le mastodonte ? 309 ? Quelqu'un d'autre qu'elle ne voulait pas voir ? Ou quelqu'un qu'elle ne connaissait absolument pas ?

(c) oxymort

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La porte s’ouvrit peu longtemps après. Et ce n’était pas du tout son colocataire… enfin, pas celui qu’elle avait pu avoir. Il était beaucoup moins impressionnant, et c’était peut-être pas plus mal… 903 se souvenait bien du matin où elle avait entendu le colosse dans le salon et qu’elle était sortie avec pour seule arme une brosse à cheveux. Elle aurait cru qu’il allait lui arracher la tête. Heureusement elle s’en était sortie vivante, et même intacte. Mais c’était en réalité une des seules fois qu’elle le vit, car il venait apparemment d’être remplacé. Où est-ce qu’il était maintenant ?...

Ce serait une réflexion à mener plus tard. Devant elle, maintenant, se trouvait un homme plus vieux qu’elle avec une belle chevelure d’argent et un sourire on ne peut plus cordial. Bon, il y avait pire comme colocataire. Celui d’avant, par exemple.
« Oui il y a quelqu’un, 001 enchanté. » il lui tendit la main, et 903 n’hésita pas vraiment avant de la lui serrer. C’était un geste mécanique qu’elle n’avait probablement jamais effectué au sein de la ruche, mais son cerveau s’en rappelait à sa place. « Je vous prie d’excuser mon silence jusqu’ici, j’imagine que vous savez ce c’est que de se réveiller dans la ruche. » 903 souffla en roulant les yeux, plus à l’intention d’Aleksa qu’à son interlocuteur. « Ah ça, je connais que trop bien... » elle comprenait ceux qui avaient du mal à tomber du lit. Même si elle, elle s’en extirpait aussi vite qu’elle le pouvait lorsqu’elle entendait la voix de crécelle de leur hôtesse robot. Mais il fallait avouer que certains matins étaient plus difficiles que d’autres.

« Moi c’est neuf-cent... » ...pfff, elle en avait marre. Marre de se faire appeler par une saleté de numéro. Elle aurait dû faire ça depuis longtemps. Depuis qu’elle avait rencontré Friday, l’envie de se donner un surnom était de plus en plus forte. 903 repensa à 309, et la fois où il s’était jeté sur elle dans la cafétéria pour l’appeler par son surnom… Son vrai surnom. « Oh, vous savez quoi, appelez-moi plutôt Sorella. » ugh, ouais, en fait c’était bizarre que quelqu’un d’autre que 309 l’appelle comme ça. « La Sorella. » un peu mieux.

« Alors, c’est le second round de confinement dans les logements ? C’est vous ma colloc pour les prochains jours ? » 903 esquissa un léger sourire et se dirigea vers la porte d’entrée du logement. Elle l’ouvrit et la referma sans quitter 001 des yeux. « Je pense qu’en fait, vous êtes mon coloc tout court, mais on n’est pas obligés d’être emprisonnés ensemble dans le logement, ce qui est déjà pas mal. » 903 plaça sa paume sur un des murs blancs, observant rapidement les alentours. « C’est le logement où je suis arrivée la première fois… vous aussi ? »

(c) oxymort