—True love is violent ; H01-626

true love is violent

F01-903 &' @H01-626

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Elle était nerveuse. Énervée, même. Son cœur lui faisait mal dans la poitrine et elle n'arrivait pas à rester en place. Ses gestes étaient frénétiques et ses sourcils presque toujours froncés. C'était rageant... parce que tout ça, c'était à cause d'une seule et unique personne.

Ça faisait quelques jours que 626 l'ignorait royalement. Dès qu'elle tentait une approche, il s'enfuyait. On aurait dit qu'elle essayait d'agripper de l'eau. Et, de surcroît, il traînait constamment avec la petite blonde, sa colocataire, 404... 903 n'avait rien contre elle, au contraire même. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur lorsqu'elle les voyait rire tous les deux au loin. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle avait été remplacée. Ça faisait... ça faisait mal, et c'était chiant. Pourquoi ça faisait mal comme ça ?
Il n'était pas comme ça même juste après son retour traumatisant de prison... non. C'était venu après, comme un cheveu sur la soupe. Du jour au lendemain, elle avait eu le droit au traitement de silence. Et pour couronner le tout, elle voyait de ses propres yeux que c'était bien elle le problème. C'était frustrant. Elle était impuissante, et animée par une colère qu'elle ne comprenait absolument pas. C'était dégueulasse de la traiter comme ça... enfin, c'est ce qu'elle pensait. Peut-être qu'elle en faisait trop, qu'elle n'avait pas de raison de réagir comme ça... mais elle la ressentait physiquement cette déchirure. C'était quoi son problème, putain ?

Puis pourquoi elle avait eu l'idée de s'attacher à lui, aussi ? Quelle conne. C'était sûr qu'un truc comme ça allait arriver. Après tout, il l'avait écrit lui-même, dommage que son colocataire ne soit pas une fille. Maintenant que son rêve s'était réalisé, il pouvait la laisser tomber elle et filer le parfait idylle avec celle qui partageait sa chambre désormais. Pff... c'était méga con. Elle s'en rendait compte, hein, mais quand tous les éléments se pavanent comme ça sous votre nez, c'est dur de penser autre chose.
Ecrire et chanter ne suffisait plus. Il fallait qu'elle se défoule, qu'elle se dépense et qu'elle sue tout ce qu'elle s'interdisait de pleurer. La salle de sport. Elle n'y avait pas été souvent, mais là, c'était son moment.

Que cette ruche de malheur serve à quelque chose. Elle allait se défouler jusqu'à ce qu'elle ne sente plus rien, elle allait ensuite chercher son Fratello et explorer les mêmes endroits pour sortir de ce trou, et ce soir elle serait assez fatiguée pour ne pas penser à la gueule d'ange qu'elle avait envie de gifler aussi fort qu'elle avait envie de... non, pas le moment de penser à ça, ça faisait que réveiller la plaie et c'était complètement ridicule.
Enfin, elle était arrivée à l'espace sport, elle allait enfin pouvoir se vider l'esprit. Par contre... oh c'est pas vrai, elle avait oublié de prendre un élastique. Couillonne. Elle pouvait peut-être faire sans... nan, ses cheveux qui lui rentreraient dans les yeux toutes les 30 secondes, c'était même pas la peine, elle allait se faire un ulcère avec tout ça. Tant pis, les journées étaient longues ici, elle pouvait bien se permettre un aller-retour. Voire 30. Mais c'était chiant.

903 revint alors en trombe dans ce qui fut la chambre de 626 et... il était là. Putain, il avait attendu qu'elle parte pour venir ou quoi ? Cette pensée la mit immédiatement en colère, et elle fixa le jeune homme avec un regard noir qui lui était bien connu. Elle était entre lui et la sortie. Il aurait du mal à l'ignorer, maintenant...
« C'est quoi ton problème ? » fit-elle directement, les bras croisés, la voix légèrement tremblotante, comme si toute sa frustration allait exploser d'une minute à l'autre. « Tu vas enfin me dire ce qui te prends ou ignorer les gens ça fait partie de tes habitudes ? » elle reprenait un peu d'assurance au fur et à mesure qu'elle lui parlait.
Elle était pas tendre, mais elle avait pas l'habitude de l'être. Surtout avec les gens à qui elle tenait... et malheureusement, malgré elle, tout son être lui criait qu'elle tenait à lui. Bordel de merde. Elle voulait pas lui crier dessus comme ça, mais elle avait l'impression qu'elle avait plus vraiment le choix. Si elle le confrontait pas, elle en aurait jamais le cœur net. Elle aurait aussi pu demander gentiment, comme une pauvre fille éplorée. Sauf que malheureusement pour 626, elle était tout sauf ça.

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F01-903 &' @Mischief

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Ouaip. Visiblement il était ravi de la voir... ça faisait aussi plaisir qu'un coup de pelle à la tronche. « Ya rien à dire, je vois pas de quoi tu parles. Je suis juste occupé, dernièrement. » lui répliqua-t-il sans prendre la peine de se retourner. Ah ok, cool. Donc elle valait pas plus qu'une remarque désobligeante en lui faisant bien comprendre qu'elle était la dernière de ses priorités. Occupé à quoi dans ce trou ? À chanter des chansons à 404 avec sa guitare flambant neuve qu'il avait récupéré on ne sait où ? Le sentiment de se faire prendre pour une conne rongeait l'intérieur de 903, et elle sentait sa colère et sa frustration grandir à mesure que ses poings se serraient, ses sourcils se fronçaient, et ses larmes menaçaient dangereusement de perler d'une minute à l'autre.

« Je fais comme toi. J'avance comme j'ai envie et peu importe les autres, hein ? » l'indignation l'enflamma aussitôt. Elle n'eut même pas le temps de réfléchir que sa bouche parlait déjà sur un ton assassin. « De quoi tu parles, 626 ?! Sérieux, je t'ai fait quoi pour que tu me regardes même pas en face ? Ça veut dire quoi, ça ? Non mais t'es bien parti, vas-y, t'as clairement quelque chose à me dire donc dis-le franchement à ma tronche, en fait. » elle arrivait pas à contenir ce vomi de mots. Elle avait jamais su. Elle avait toujours été impulsive jusqu'à se mettre dans des situations pas possible, ça elle le ressentait au fond d'elle. Et avec les gens qui signifiaient quelque chose pour elle, c'était encore pire. « T'inquiètes, j'ai bien compris que j'étais remplaçable et que je valais pas grand chose. Tu l'as très bien fait comprendre. Le truc c'est que je pensais qu'on était amis, en fait, ça fait chier... » elle allait s'arrêter là, en fait. Sinon elle allait chialer. Et c'était clairement pas le moment. Croisant les bras, elle détourna son regard, histoire d'arriver à avaler la boule qu'elle avait dans la gorge et qui poussait toujours plus ses larmes au bord de ses yeux. Mais elles ne couleraient pas. Elle lui ferait pas ce plaisir.

N'empêche qu'elle serait jamais prête pour la suite.

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F01-903 &' @Mischief

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Pousser les gens dans leurs retranchements, elle savait faire. Elle s'en rendait compte à quel point, maintenant. 903 savait que ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait, même si elle n'en avait aucun souvenir. Est-ce qu'elle regrettait de provoquer les personnes qu'elle aimait pour les secouer et leur faire dire ce qu'elle voulait entendre (ou non) ? Ça, elle n'en savait encore trop rien. Malheureusement, la réponse allait vite arriver.

903 recula instinctivement d'un pas lorsque 626 se retourna enfin vers elle. Elle ne l'avait jamais vu comme ça... il avait l'air... furieux. Difficilement, elle essaya d'avaler sa salive. Ses grands yeux avaient perdu toute leur douceur et leur malice. 903 avait droit à une toute autre version de son ami. « Bordel, mais tu doutes de rien, en fait ! Et moi j'ai été suffisamment con pour croire que je pouvais compter sur quelqu'un dans ce trou pourri ! Mais quel con putain ! » le cœur de 903 bondit anxieusement face à cet éclat de rage qu'elle ne comprenait pas bien... Une expression grave sur le visage, elle le laissa continuer. « Tu veux qu'on parle de franchise, de se dire les choses face à face ? Ou même d'être facilement remplaçable, HEIN ? »

Mais merde, il voulait dire quoi à la fin ? 903 n'y pigeait absolument rien. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour le mettre dans cet état là ? 626 remonta son pantalon pour lui montrer ses blessures. La jeune femme était un peu effrayée face aux gestes frénétiques et emportés de son ami, mais ses pieds étaient fièrement plantés dans le sol, et ses poings fermement serrés pour éviter de trembler. S'il avait décidé de lui aboyer dessus, alors elle s'entêterait à rester aussi droite que possible.

« ALORS VAS-Y ! Raconte moi ce que tu faisais la nuit où on m'a infligé ça. » l'incompréhension grandit en elle, ne pouvant qu'entrouvrir la bouche face aux accusations auxquelles elle allait devoir faire face. « Dis moi ce que tu faisais pendant que j'étais le pantin de l'autre connard et que j'aurais pu mourir noyé, dévoré ou vidé de mon sang. Je suis curieux de savoir ce que t'as bien pu faire après m'avoir laissé faire une telle connerie ! Et surtout n'oublie pas d'être franche, vu que ça semble tant te tenir à cœur quand il s'agit des autres ! » 903 ouvrit de grands yeux, sentant la colère empourprer son visage. Est-ce qu'il... est-ce qu'il venait vraiment de lui mettre son passage en prison sur le dos ? « Mais qu'est-ce que tu racontes, enfin, merde ?! Tu m'as juste donné un papier à la con et j'ai compris que le lendemain ce que t'allais faire... Je t'ai attendu... » elle s'arrêta là, sentant qu'une boule dans la gorge l'empêchait de continuer.

Je m'inquiétais pour toi...

903 resta quelques instants là, toisant 626 en tentant de digérer tout ce qu'il lui avait débité. Elle ne comprenait pas tout, à dire vrai. Elle faisait tous les efforts du monde pour ne pas paraître comme la biche apeurée face au chasseur. Elle n'allait pas lui donner ce plaisir. Ce qui l'énervait au plus haut point, vu que même comme ça, elle n'arrivait pas à lui en vouloir totalement. C'était assez inadmissible. « Qu'est-ce que ça peut faire ce que je faisais cette nuit là ? On était totalement bourrés. Et même si j'avais compris et voulu t'en empêcher, je suis sûre que tu l'aurais fait quand même. » s'il avait besoin d'une mère pour l'empêcher de faire des conneries, il se mettait le doigt dans l’œil. « Je sais même plus ce que je faisais, je... » oh. Ok, elle venait de capter. 404...

Le visage de 903 se décomposa face au regard noir de 626. Elle commença à bégayer quelques syllabes sans trop de succès avant de finir par se reprendre. « C'est parce que... je me suis réveillée chez 404 ?... c'est vraiment pour ça ?! » au vu de l'expression de 626, oui, c'était ça... « ...c'est vraiment à cause de cet abruti que t'es comme ça ? On a rien fait en plus, je... » les mots de 404 revenaient dans sa tête comme une balle de fusil. C'était peut-être la seule fois qu'elle mentait, car honnêtement, elle ne savait pas ce qu'elle avait fait avec lui. T’sais quoi… Essaies de t’souvenir. lui avait-il craché avant de lui claquer la porte au nez. Elle s'était inquiétée pendant des jours et des jours après ça, horrifiée de devoir porter les conséquences d'un acte dont elle n'avait aucun souvenir, si jamais il avait été produit. C'était affreux. Mais 626 était arrivé dans un état lamentable, et il avait eu besoin de plus de réconfort qu'elle et ses anxiétés hypothétiques. Elle ne regrettait pas ces moments, au contraire... mais elle n'allait jamais pouvoir s'ouvrir sur ses propres névroses, surtout pas maintenant... Le regard de 903 s'assombrit peu à peu. La culpabilité la rongeait face aux éclairs que lançaient les yeux de 626 dans lesquels elle s'était déjà surprise à se perdre.

Non.

Pas cette fois.

Elle en avait marre de baisser la tête pour des conneries comme ça. Tout ça pour quoi ? Parce qu'elle était une femme ? Elle n'avait pas le droit de faire ce qu'elle voulait de son corps sans avoir peur des conséquences qu'aucun homme n'avait à subir ? Et surtout, sans briser la petite fragilité masculine de celui qui n'était alors qu'un ami ? 903 ferma un instant les yeux, puis les rouvrit, perçants, menaçants, rejetant les éclairs sous lesquels elle avait eu l'impression de faire le dos rond depuis le début. Au diable ! « Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » siffla-t-elle. « Je dois te demander la permission avant de faire ce que je veux avec qui je veux, c'est ça ? » 903 se rapprocha enfin de 626, le défiant en soutenant son regard, la rage de l'injustice lui insufflant une confiance dont elle ne se serait pas sentie capable quelques minutes auparavant. « Je suis quoi pour toi, 626 ? Je suis ta petite chose à toi ? C'est ça ? C'est toi qui contrôle mes ficelles ? Hein ? » elle ne savait plus vraiment ce qu'elle disait. Au fond, elle savait que 626 était plus qu'un ami... elle aussi était jalouse... mais il fallait avouer que tout ça allait trop loin... et que rien ne pouvait continuer comme avant. « Si tu as quelque chose à me dire, je t'en prie. Je crois que j'ai raté un épisode. »

Elle se sentait déchirée. Une partie d'elle voulait crier qu'elle aussi se sentait comme lui, voulait l'embrasser, le voulait pour elle seule. Mais l'autre était encore en train de saigner des blessures des mots que 626 lui avait infligé. C'était trop tôt...

...et c'était impossible que cette conversation se termine bien. Elle le savait. Et pourtant...

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Elle l’avait sacrément énervé… elle le voyait dans ses yeux. 903 reculait parfois instinctivement, comme si elle avait peur qu’il s’élance vers elle pour lui faire du mal. Est-ce qu’il en aurait été capable… elle n’y croyait pas trop. Même si, après tout, on ne connaissait pas vraiment les gens, au final… La preuve. Il parvenait à la plonger dans l’indifférence la plus totale alors qu’elle pensait que… qu’ils avaient… quelque chose de spécial… elle s’était trompée ? Pfff… ça lui apprendrait de se faire des idées, aussi. Elle savait que c’était une mauvaise idée de s’attacher, et pourtant elle l’avait fait sans réfléchir. Sans qu’elle puisse lutter. C’était injuste.

903 savait qu’elle allait trop loin. Mais les mots sortaient de sa bouche sans qu’elle ne puisse y faire quelque chose. Elle le voyait frémir, trépigner, rager intérieurement au fur et à mesure qu’elle crachait tout ce venin. Mais il ne faisait jamais ce qu’elle voulait. Oui, elle ne voulait qu’une seule chose. Une réaction. Juste une putain de réaction. Même si elle allait le regretter, même s’il allait lui faire du mal, même si c’était juste lui foutre une énorme gifle. Elle voulait qu’il fasse quelque chose, qu’il lui crie dessus, qu’il l’insulte, qu’il lui dise qu’elle était la pire personne. Pourquoi elle voulait ça ? C’était n’importe quoi, surtout que si ça arrivait, elle ne le voudrait plus dans l’instant même où les mots auraient été prononcés.
Mais on n’a rarement ce qu’on attend des autres, en général. 626 redevint de marbre. Comme une statue avec laquelle elle n’était pas digne d’avoir une simple conversation.

« Rien. » Aïe... « J'en ai rien à foutre de ce que tu peux bien faire. Ou même avec qui. » 903 fronça les sourcils. Vraiment ?! Alors ça servait à quoi de le lui reprocher ?! « Et t'es rien, pour moi. » Oh… son coeur venait de lâcher d’un coup. Que… quoi ? « Je pensais que tu finirais par comprendre si je t'évitais assez longtemps, mais il semblerait que t'as du mal à comprendre. » Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il lui disait… un vide emplit sa poitrine, cannibalisant tout son être sans qu’elle puisse y faire quelque chose. Les mots lui faisaient l’effet de flèches empoisonnées, de massue sur le crâne. Est-ce qu’elle l’avait mérité ? Peut-être bien… Est-ce qu’il disait la vérité ? C’était ça le pire de tout…
903 tenta d’avaler sa salive, mais une boule coinçait sa gorge. Elle sentait les larmes arriver, mais elle ne pouvait pas lui donner le plaisir de les voir. Non… après tout, elle n’était rien. Rien. Alors qu’est-ce que ça pouvait lui faire de la voir pleurer, à part le faire avoir pitié ? Elle avait juste envie de disparaître… disparaître dans le sol, là maintenant, et tout oublier. Tout oublier de lui. Ne jamais lui avoir donné les armes pour la blesser. Ne jamais l’avoir rencontré. « Voilà, ce que j'ai à te dire. J'espère que je suis assez clair pour toi ? Parce que maintenant, j'aimerais que tu quittes mon logement. »

Les mots cruels de 626 résonnaient dans sa tête, les mêmes mots qu’elle allait devoir ressasser nuit après nuit. Des nuits qui seront remplies de plus de larmes que de rêves. Elle savait ce qui l’attendait. Mais la dernière phrase de son… son quoi ? Son ancien ami ? Pff, peu importe… cette dernière phrase. Elle finit d’attiser la haine en elle. Pour ça, elle le remerciait. Au moins lui donnait-il la force de partir assez digne. 903 lui rendit le regard de feu avec lequel il la fusillait. C’était presque surprenant qu’il n’y ait pas d’étincelles dans la pièce suite à ce duel silencieux. Sa main tremblait. Encore. Elle avait envie de le gifler, de lui rendre le mal qu’il venait de lui faire. C’était physique, elle le sentait. Elle commençait même à s’appuyer sur la pointe du pied pour se donner de l’élan. Mais elle s’arrêta, ne sachant pas elle-même si elle aurait été capable de le faire ou non. « Oh, t’inquiètes pas pour ça va. Il est pas question que je reste une minute de plus avec toi. Félicitations, 626 ! Tes voeux sont exaucés ! » l’amertume dans sa voix était presque matérielle. Jamais quelqu’un ne l’avait mise dans une telle colère ici. Jamais elle ne s’était sentie aussi hors d’elle-même.

903 fit volte-face d’un coup, entrant en trombe dans la chambre qu’elle avait échangé avec lui. Ses gestes étaient erratiques, emportés par une frénésie incontrôlable. Elle plongea la main sous un des oreillers. C’était son papier, celui qu’il lui avait donné avant d’aller en prison. Son putain de papier de merde à la con !! Et elle avait été assez conne pour le garder comme si ça signifiait quelque chose ! 903 le déchira en plusieurs morceaux, avec toute la haine qu’elle n’avait pas pu mettre dans la gifle. Laissant les débris par terre, elle se hâta de ramasser ses affaires, mettant le tout dans son panier autrefois garni. Elle stoppa net avant d’en sortir définitivement. Le tableau… elle lui avait fait une petite toile d’un piano avec 404… 404… prenant l’oeuvre à une main, elle la fracassa violemment contre la commode, perçant la toile en son milieu. Ca, c’était une erreur aussi. Une grosse erreur. 903 balança le tableau percé au sol avec les morceaux de papier. Qu’il en fasse ce qu’il veut, maintenant. Qu’il les brûle. Qu’il laisse ceux qui nettoient faire le sale boulot. Après tout ça ne signifiait rien, non ? Rien du tout. C’était juste des déchets, des conneries, du gros bullshit du début à la fin.

Elle tremblait de colère. Ses yeux étaient embués et elle n’allait pas tarder à pleurer, elle le sentait. Il ne fallait pas. Elle devait partir. Maintenant. Sortant de la chambre en furie, 903 prit le temps de jeter un dernier regard à la gueule d’ange qu’elle avait envie d’étouffer sous un oreiller. Les yeux injectés de larmes et de douleur, elle réussit à lui crier quelques derniers mots avec toute la rage qui lui restait. « VA TE FAIRE FOUTRE, 626 !! »
C’était naze, mais elle en avait juste besoin. Alors voilà, qu’il aille brûler en enfer ou faire ce qu’il voulait et lui mettre le tout sur le dos ensuite, elle en avait eu assez. 903 sortit du logement d’un pas rapide et saccadé sans se retourner. A peine arrivée dans le couloir, elle porta son bracelet à son visage. « 309 ? Viens, on se trouve un logement tous les deux. J’en ai assez vu ici. »
309… elle avait juste… elle avait juste besoin de lui, à ce moment. Juste besoin du réconfort qu’il était le seul à pouvoir lui donner. Elle allait le rejoindre. Et elle irait pleurer dans ses bras jusqu’à ce qu’elle n’ait plus la force de rien faire. Ses larmes avaient déjà commencé à couler à la fin du message. Les nuits allaient être rudes. Et se sortir 626 et son discours de la tête serait tout bonnement impossible.

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