Homonymes (013) ; Terminé

Cela fait deux jours qu'elle est réveillée, elle a fait le tour de ce nouvel endroit, l'air un peu perdue les premières fois. Elle n'a pas été la seule à être comme ça. Personne ne sait ce qui se passe, ou tout le monde le sait : ils ont presque tous des théories. Si elle, elle prend le tout plus au moins sereinement, d'autres réagissent assez mal. Elle ne peut pas les blâmer, c'est assez déstabilisant. Surtout le côté perte de mémoire qui fait en sorte qu'on ne sait même qui on est, ou où on est. Elle ne sait même pas comment elle peut le prendre de façon si calme. Elle voit cela comme si c'est une sorte d'aventures. Une étape à la fois se dit-elle, ils vont bien finir par découvrir ce qui arrive vraiment qu'elle se dit. Rien ne peut vraiment rester sans réponse croit-elle. Elle se dit aussi qu'avec ce genre de pensées elle risque d'avoir mal à la tête. Cela ne devait pas être trop dans ses habitudes d'avant (si avant il y a) de trop penser. Elle se dit qu'elle va laisser ça à d'autres. Elle a sûrement d'autres trucs en quoi elle est plus douée. Elle ne sait pas encore par contre. Elle aime bien toute cette découverte qu'elle a à faire sur elle-même. En espérant que cela finisse bien. Cela serait terrible si elle ne s'aime pas au final.

Ce matin, dans la salle des repas, elle a entendu une fille, elle ne sait pas son nom (ou son matricule, bref), parler de 013. Quoi ? On parle d'elle ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? Surtout à quelqu'un qu'elle ne connait pas. Elle redresse la tête, essaie de trouver qui est cette fille qui mentionne un « il » en plus. Un  il 013 ? Cela amène plus de sens, car elle ne pense pas avoir fait quoi que ce soit pour que l'on parle d'elle. Par contre, cela pique sa curiosité. Est-ce que cela a un signe ? Qu'ils soient tous deux 013 ? Pas juste 13, mais bien 013. Elle ne sait pas. Si elle ne vérifie pas, elle ne pourra pas le savoir. C'est très simple, mais très logique. Alors, elle termine son repas, sans viande mais elle ne le remarque pas, en laisse une bonne partie parce qu'elle n'a plus faim. Elle se décide ensuite de se mettre à la recherche de ce 013. Ce qui peut être une bonne idée, mais elle n'a aucune idée de à quoi il peut bien ressembler. Elle a peut-être un jumeau ? Elle ne pense pas, elle se sentirait plus concernée se dit-elle, sans trop savoir pourquoi elle se dit cela.

Elle ne retrouve pas la fille qui a parlé, mais va tout de même voir ceux qui étaient avec elles pour leur demander qui est ce 013. La gêne ? Elle ne semble pas connaître. On lui fait une vague description, même si on la regarde de façon un peu suspicieuse. Tant pis, elle a ce qu'elle veut, ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent en échange. Elle se met donc à parcourir la Ruche, jusqu'à se retrouver à l'espace créatif où il y a un jeune homme, seul. « 013 ? » qu'elle demande. « Je suis aussi 013. » qu'elle rajoute, lorsqu'elle a son attention. « Je me suis dit que ça signifiait peut-être quelque chose. » Et c'est à lui.

Son homonyme est en train de dessiner suppose-t-elle, dans tous les cas, elle ne sait pas qui gagne : les crayons ou lui, car il commence à être assez barbouillé. C'est ce qu'elle pense rapidement lorsqu'il tourne la tête lorsqu'elle lui parle. Puis, il se lève d'un bond avec un sourire aux lèvres. 013 fait le saut lorsque 013 se met à crier un « Non » bien retentissant. Elle se met ensuite à rire de sa propre surprise et elle opine de la tête pour confirmer qu'elle est bien une 013. Elle ne sait pas du tout si elle doit bien prendre cela ou mal le prendre. Est-ce un bon « Non » ou un mauvais « Non » ? Selon le sourire, c'est bon signe, mais on ne sait jamais. Elle a tout de même une assez bon sentiment envers sa réaction. Cela se confirme dans les instants suivant lorsqu'il se met à parler. À vraiment parler. Bien vite, mais elle comprend tout. Elle affiche un sourire de plus en plus grand face à l'enthousiasme manifeste du jeune homme. Quelque chose lui dit qu'ils sont peut-être reliés d'une manière ou d'une autre. Elle se met à rire une nouvelle fois lorsqu'il s'excuse tout en secouant la tête. « C'est rien, j'avais peur que tu veuilles être unique ou quelque chose comme ça. » qu'elle avoue.

Elle serre la main qu'il lui tend. « Enchantée de te rencontrer, je suis F01-013. » qu'elle se présente, officiellement, à son tour. « Donc... je l'ai appris en mangeant qu'il y a avait deux 013, on parlait de toi... rien de mal, je pense. Et euh, je suis réveillée depuis deux jours. Et je t'ai cherché dans toutes les pièces après avoir demandé une description de toi. » Maintenant qu'elle y pense, cela fait un peu bizarre. Trop tard. « Et j'ai aussi pensé qu'on pourrait être jumeaux... mais on se ressemble pas vraiment. » Elle le regarde, même si le feutre sur sa lèvre le dérange et secoue la tête. « Je pense que les jumeaux doivent se ressembler... » Elle n'en est pas certaine tout du moins. [color=#993366}« On est peut-être frère et sœur ? »[/color] Cela aussi pourrait être possible. Elle a l'impression que tout peut être possible en ce moment. C'est d'autant plus facile qu'ils ne se rappellent de rien. Elle aime bien toutes ces possibilités qui s'offrent à eux. « Et je pense que j'ai répondu à tout. » qu'elle rajoute. Au pire, il lui posera d'autres questions.

« Tu vas devoir te nettoyer si tu veux pas qu'on te prenne pour un clown... lui indique-t-elle (mais qu'est-ce qu'un clown ?). Elle pointe un doigt vers son propre visage, au niveau de sa lèvre inférieure pour qu'il puisse savoir où il est taché. Elle se dit qu'il va devoir se nettoyer éventuellement, autant le prévenir de faire un peu plus attention à son visage. « Tu fais quoi ? » qu'elle lui demande par la suite. « Tu es réveillé depuis quand ? » Elle veut bien le savoir aussi. Elle se demande qui a été le premier à se réveiller... il a dû se sentir bien seul. À moins que les premiers aient été plusieurs à le faire en même temps.

Il se met à tirer sur sa lèvre afin de regarder ce dont elle lui a fait part. Il ne fait rien ensuite pour l'enlever. Elle ne sait pas comment il fait, juste à voir le feutre elle a envie d'aller le frotter. Peut-être parce qu'elle voit la marque, ça change tout. Elle s'installe ensuite aux côtés du jeune homme qui vient de l'inviter à s'installer. Elle n'a aucune raison d'accepter, mais elle n'a aucune raison de refuser non plus. Elle attend ensuite sa réponse, curieuse de savoir depuis combien de temps il est là. « Wow ! » Une semaine ? Cela lui semble être assez longtemps dans cet endroit. Il se nomme toujours 013, ça ne donne pas l'impression qu'on avance vraiment. « Tu as rencontré des personnes que ça fait depuis puis longtemps que toi qui sont là ? » Elle est curieuse. Depuis combien de temps c'est ouvert, ou en fonction ? Est-ce que cette personne se souvient de quelque chose ? Elle est restée seule longtemps ? Il parle de ses colocs. Ses colocs. Il en a pas juste un. Il a beaucoup de chance. « Non... toujours pas. » Ça le rend triste, ça se voit. Elle n'a pas peur du noir, mais elle se sentirait rassurée avec quelqu'un pas très loin d'elle, à qui parler en cas de besoin. « Mais j'ai hâte de le rencontrer... j'ai vu juste un lit. » Un c'est bien mieux que rien, comme en ce moment.

Elle le regarde nettoyer et elle l'aide un peu avec ce qui est dans son coin, au moins, ses mains sont occupées comme ça. On ne peut pas dire qu'il y a beaucoup de trucs à faire. C'est assez limité à ce niveau. Elle aimerait bien avoir plus d'option. Bon, ça laisse le temps de savoir qui elle est, mais elle a l'impression de tourner en rond à ce niveau. Elle y pense trop, c'est peut-être pour cela. Elle le regarde ensuite avec des gros yeux. Comment t'as pu arriver à te briser le nez ? » Il est tombé du lit ? C'est vrai que le réveil est assez spécial, peut-être qu'il a tourné et puis pouf, il s'est retrouvé par terre. « Je pense que ça va... hier c'était le plus bizarre. Là, c'est... répétitif. » Ce n'est pas petit, mais ce n'est pas très grand non plus. Elle a déjà fait le tour quelques fois. « Frère et sœur, ou cousin, ouais. » Elle lui sourit, hausse les épaules, peu importe ce qu'ils sont en vrais, elle est contente qu'ils soient 013 et qu'il ne se montre par égoïste envers ce nombre. « Ça me dérange pas du tout, tu peux t'imposer. » Elle préfère le rassurer, on ne sait jamais. « Pourquoi tu penses que tu as 013 ? » qu'elle demande. Il a peut-être plus de souvenirs qu'elle, ou d'instinct par rapport à ce qu'il était avant.

Elle décide de prendre un feutre et une feuille de papier, elle regarde, se demande ce qu'elle pourrait dessiner. Elle doit bien essayer à un moment ou à un autre se dit-elle. Elle n'a juste aucune inspiration par contre. « Donnes-moi un sujet. » Peut-être qu'il en a en tête lui, après tout, il a fait quelque chose. « Qu'est-ce que tu as fait ? » qu'elle lui demande ensuite.

013 opine de la tête à la réponse de 013. « C'est un peu inquiétant si ça fait pas très longtemps... à moins qu'on soit juste une nouvelle Ruche parmi bien d'autres... et cette idée la fait frissonner aussi, elle est aussi inquiétante que s'ils sont les premiers premiers. « Oh ! » qu'elle fait ensuite, lorsqu'il raconte comment il s'est cassé le nez. « Moi j'ai eu mal, mais aussi l'impression que j'étais habituée d'avoir mal... » Vite fait, elle a pensé qu'elle était maladroite et qu'elle était habituée de tomber et de se cogner partout, mais depuis, ce n'est pas arrivé et pourtant, elle prend presque tout le temps les escaliers. Elle sourit et applaudit ensuite, contente d'avoir trouvé quelqu'un de sa famille, même si elle ne se souvient pas de lui. Elle pose ensuite une question qui semble le surprendre. Il ne dit rien, il a les sourcils froncés : il réfléchit. Elle ne dit rien, attend et essaie de penser à quelque chose elle aussi. Car cela ne lui était pas passé par la tête avant qu'elle pose cette question, ce qui lui arrive souvent. « Peut-être... je pense que tout peut être un indice, alors pourquoi pas nos matricules ? J'pensais que cela aurait pu être notre jour de naissance, mais ça va plus loin que 31... c'est peut-être juste un chiffre qu'on aimait ? » elle secoue ses épaules, il y a beaucoup trop de possibilités. « J'vois pas comment on pourrait être plus lié que frère et sœur... » Et il a l'air beaucoup trop jeune pour être son père.

Elle se met à essayer de dessiner ensuite, mais elle n'a aucune idée de quoi dessiner. Elle se dit que c'est mauvais signe. Quelqu'un capable de dessiner sait toujours quoi dessiner non ? Peut-être que non, elle ne peut pas dire. Ce flou est intriguant, mais dérangeant aussi. Elle a bien hâte d'en savoir plus. Elle regarde ensuite les dessins fait par son homonyme, elle ne pense pas arriver à faire autant. « J'aime bien ! Ça va mettre un peu de couleur... il en manque ici, c'est triste. » Elle n'aime pas du tout. Elle ne sait pas trop pourquoi ils n'ont pas mis une bordure de couleur ou juste quelques tableaux pour égayer le tout. « J'vais essayer ! » qu'elle fait, souriant à 013. Elle ne sait pas à quoi ressemble le Gemini, sans savoir si c'est parce qu'elle ne s'en souvient pas ou parce qu'elle n'y a jamais trop porté attention. Elle choisit donc le yin et le yang. « J'vais découvrir ça. » qu'elle répond. Elle n'a pas encore essayé de dessiner. Il y a eu l'étrange réveil, la découverte confuse qu'elle n'est pas la seule dans cet état et ensuite la découverte de l'endroit. Elle ne s'est pas encore trop attardée à la découverte de qui elle peut bien être. Elle va donc essayer. « C'est ma première tentative, j'étais un peu mêlée avant. » Ce qui est assez normal suppose-t-elle. « Mais j'sais que j'dois bouger beaucoup et que j'mange pas beaucoup... j'ai pas encore été capable de finir une assiette et elles arrêtent pas de grossir. Et que je suis sociable... » elle ne sait pas du tout où tout cela va la mener. Elle essaie ensuite de faire un rond qui ne donne pas grand-chose.

013 fait vraiment de son mieux pour dessiner un rond qui soit le plus rond possible, mais sa main ne suit pas ce que sa tête veut. Elle n'est pas une artiste dans l'âme, c'est assez facile à voir. En quelques secondes, son cercle se transforme en œuf. Elle est certaine que si elle avait voulu faire un œuf, cela aurait donné un cercle. À moins qu'elle n'arrive qu'à dessiner des œufs, des ovales. Ce qui serait un talent assez particulier, il est vrai. Bref, son homonyme est d'accord avec elle : elle n'est pas très douée. Enfin, il ne le lui dit pas de cette façon, il se contente de lui montrer. Il utilise une méthode à laquelle elle n'aurait jamais pensé. Bien que tout semble être très nouveau en ce moment, là, elle a l'impression qu'elle apprend quelque chose. Autre confirmation sur le fait qu'elle ne devait pas avoir beaucoup de talent en dessin avant. Elle n'a pas de mouvement de recul lorsqu'il s'approche d'elle ou lorsqu'il attrape sa main. De ce qu'elle a pu constater depuis le peu de temps où elle est réveillée, il n'y a pas grand-chose qui peut la mettre mal à l'aise.

Elle regarde son homonyme et secoue la tête. « C'était un horrible début, tu peux le dire. » Il n'a pas à se gêner, même s'ils ne se connaissent presque pas. Autant partir ou (repartir) les bases de leurs relations sans mensonge. Même avec un aussi petit mensonge que c'était un bon début. Il s'éloigne, entre en collision avec un pot de pinceaux qui se retrouve par terre, enfin, c'est ce qu'elle voit. Il s'explique ensuite. « J'suis pas très regardante non plus... mais j'pense que j'ai un peu plus de tact. » Elle fronce des sourcils, enfin, elle essaie d'en avoir du tact, elle trouve que c'est important. Parfois, sa bouche parle sans qu'elle n'ait eu le temps de penser à ce qu'elle veut dire. Pour l'instant, il n'y a rien d'impoli qui est sorti. C'est déjà ça. Elle lui sourit donc pour lui indiquer qu'elle ne lui en veut pas.

Elle le voit rougir, mais n'a pas le temps de lui demander ce qui lui arrive qu'il est sous la table, en train de ramasser les pinceaux. Elle se penche aussi, ramasse ceux qui sont de son côté. Elle les avait oubliés. Elle en ramasse quelques uns, la plupart ayant roulé de l'autre côté. Elle fait le saut lorsqu'il se cogne en remontant. « Ça va ? » lui demande-t-elle, un peu inquiète. Habituellement, à la tête, c'est rarement agréable... enfin, elle le pense. Elle ne s'est pas encore cognée à la tête jusqu'ici, alors elle ne peut pas trop dire. « Tu veux une serviette froide ? » elle le lui demande, quelques secondes plus tard. Ça devrait aider. « J'suis au cinquième, mais je vais revenir aussi vite que je peux. » qu'elle préfère l'avertir. Elle n'est pas au premier, cela serait beaucoup trop pratique.

Il ne veut pas d'eau froide sur sa blessure, elle opine donc de la tête, pas très certaine que ce soit une bonne idée. Ça risque d'enfler, elle le sait, elle ne peut pas dire comment elle le sait, mais c'est le cas. « Okay... » Elle ne peut pas le forcer, elle espère qu'il ne va pas avoir trop mal, elle lui presse donc la main en signe de compassion, c'est tout ce qu'elle peut faire. Elle l'écoute aussi, fronce des sourcils malgré le sourire qu'il affiche. « Viens me chercher si tu te blesses encore, je vais t'aider ! » qu'elle le rassure. Elle ne va pas le laisser tomber ou croire qu'il est fou. « Il manque d'humour ce 5... » Elle ne sait pas qui c'est, mais elle est d'accord avec 013 de toute façon, c'est lui qu'elle connait (depuis très peu de temps, mais c'est son frère, elle ne peut qu'être de son côté). Elle semble prendre partie très facilement, elle ne sait pas encore si c'est une bonne chose ou non. Elle s'attache rapidement aussi et ça, par contre, c'est assez mauvais, elle en est certaine. M'enfin, elle va y penser plus tard, 013 vient de proposer quelque chose d'un peu plus intéressant que de s'interroger sur elle-même. Elle se doute qu'elle va avoir amplement le temps de le faire si elle se fit à ses quelques premiers jours. Ce qui est une perspective assez décourageante... heureusement, elle est facilement distraite.

Elle se lève, puisqu'il s'est levé, leurs mains sont toujours l'une dans l'autre et qu'elle n'a pas très envie d'avoir trop mal. Puis, elle attend qu'il lui dise l'idée qu'elle lui a donné sans trop savoir de quelle façon elle a pu faire ça, mais ne pas savoir ne la dérange pas. Surtout avec ce qu'il dit. « J'veux bien ! » accepte-t-elle. Après tout, ils n'ont rien à perdre à visiter leur logement. Sauf du temps et quelque chose lui dit qu'ils en ont beaucoup à tuer. Elle espère que ce ne soit pas que des logements pareils, même si, et elle ne fait que se fier aux vêtements qu'ils portent tous, il y a de très grande chance que ce soit le cas. Aucune originalité, c'est à déplorer. « On peut les accrocher avec quoi ? » Elle n'a pas encore fait tout le tour, peut-être qu'il y a du papier ruban ou bien de la pâte à fixe. Elle lui fait une grimace, se met à rire ensuite, lorsqu'il lui parle de sa tentative de yin et de yang, lui fait aussi un clin d'œil . « Tu me remontras comment faire correctement. » Comme ça, elle va bien réussir par arriver par faire quelque chose... elle ne peut que s'améliorer.

« Sestra ? » qu'elle répète, intriguée, un sourire qui s'affiche lentement sur son visage. « C'est joli. Ça sort d'où ? » Elle n'est pas contre se faire appeler Sestra, ça fait changement de 013. « T'es à quel étage ? » Après tout, ils doivent bien s'y diriger, elle prend une des affiches faites par son frère dans sa main libre. Elle quitte sa main pour aller passer le creux de son coude, dans le creux de son coude. Elle n'a plus qu'à suivre le guide.  

013 hoche la tête. Ce qu'il vient de dire est logique, scotch, pâte à fixe, meuble. Ils vont devoir se débrouiller avec ce qu'ils ont. Ils n'ont pas trop le choix, ils sont limités. Au moins, ils vont pouvoir passer le temps un peu tous les deux, 013 veut bien lui servir de professeur d'art. Elle est certaine que cela ne pourra pas lui faire de mal. Elle n'a qu'essayé de dessiner un cercle, mais cela a été une catastrophe... elle ne veut même pas imaginer le reste. Elle ne peut que s'améliorer après tout. « J'aime pas trop l'idée non plus... mais c'est mieux que chose ou machin. » Elle hausse les épaules. « J'vais essayer de penser à quelque chose pour toi. » qu'elle rajoute, lui souriant et le suivant jusqu'à son logement. Elle reste ensuite dans le couloir, tout en portant attention à ce qu'il fait. Elle monte la garde, même si elle ne sait pas qui sont 5 et 67. Elle se dit que 013 doit être en train de vérifier qu'il est bien seul afin de pouvoir réaliser cette petite surprise. Il lui fait signe qu'elle peut entrer et elle le fait, refermant la porte derrière elle. « En espérant qu'ils n'arrivent pas entre temps. » qu'elle lui dit, contaminée par ce dernier et se sent donc à peu près dans le même état que lui, veut surprendre des personnes qu'elle ne connait pas. Elle espère, car, la probabilité qu'ils arrivent est assez grandes : il n'y a pas grand-chose à faire et c'est assez facile à constater. Elle regarde autour d'elle et constate que tout est pareil, sauf un détait : trois portes, trois chambres, trois lits, trois colocataires. Ce qui fait beaucoup plus que ce qu'elle a en ce moment (ouais, les maths c'est son fort). « Tu me prêtes un coloc ? » lui demande-t-elle. Juste au cas. Elle sait qu'ils ne peuvent pas dormir ailleurs que dans leur chambre, mais si c'est prêté, peut-être que ça marcherait ?

Elle continue d'observer, mais cette fois-ci, c'est pour trouver quelque chose pour pouvoir coller les affiches. « Peut-être avec des livres ? Ou juste sur la table du salon ? Ou sur un canapé ? » qu'elle propose. Elle ne sait pas trop s'il veut que ce soit visible tout de suite ou si cela peut attendre, mais elle n'a pas trop d'idées pour comment accrocher les affiches sans que ce soit un problème de dégradation. Elle n'as pas envie de vérifier si un petit trou, s'ils trouvent des punaises, entre dans le côté dégradation. « Avec de la laque ou du gel... mais y'en a pas. » Elle secoue la tête. Elle ne sait pas. « T'as vu du scotch ou de la pâte à fixe ? » lui demande-t-elle. Ils étaient là un peu plus tôt, mais elle ne s'est pas trop posée la question en le suivant. Ce qui est assez lamentable de sa part puisqu'il en a parlé juste avant qu'ils montent. Bon, ce n'est pas très loin non plus. Elle peut retourner chercher l'un ou l'autre sans problème.   

Son homonyme me semble pas être très partant pour lui prêter un de ses colocs. « C'est pas contre les règles d'agresser quelqu'un ? » Et frapper quelqu'un c'est la définition d'une agression. À moins qu'il y ait quelques exceptions dont elle n'est pas au courant. Ce qui ne serait pas très surprenant, cela ne fait pas très longtemps qu'elle est là. Il lui dit ensuite que si elle se sent seule, elle peut venir le retrouver. « Mais la nuit on peut pas sortir... » à moins qu'il y ait une autre exception dont elle n'a pas entendu parler. S'il y a des exceptions, elle aimerait bien les connaître, surtout si cela lui permet de ne pas être toujours seule la nuit. « C'est très gentil de le proposer. » rajoute-t-elle, quelque instant plus tard. Ce n'est pas parce qu'ils ne peuvent pas (sauf exception qu'elle ne connait pas) qu'elle va lui en vouloir. Elle lui sourit, s'approche et lui fait un bisou sur la joue. « J'aime aussi savoir que je suis pas seule... » Elle ne sait pas ce qu'elle ferait si elle était tout le temps seule. Elle frissonne légèrement à cette idée, a encore une pensée face à la probable première personne qui s'est réveillée, sans personne.

Ils se mettent ensuite à essayer de déterminer comment ils vont pouvoir accrocher les affiches. Elle propose quelques idées qui ne font pas le bonheur de 013. Elle cherche, pose une question qui a une drôle de réponse, mais une réponse tout de même. Elle bouge malgré ce qu'il vient de lui dire, elle avance de quelques pas, curieuse de voir ce qu'il compte faire. Il revient... avec du scotch. « Ouais ! » s'exclame-t-elle. Ce n'est que du papier collant, mais il règle le problème et les affiches vont pouvoir être collées. Le but du pourquoi ils sont ici. En réalité, elle n'a aucune véritable bonne raison pour s'être enthousiasmée pour si peu. Elle est comme ça. « Éliminer le blanc c'est toujours une bonne idée. » Elle ne sait pas encore de quelle façon elle va y arriver, mais elle va bien y parvenir. Elle n'aime pas tout ce blanc. « Je veux bien t'aider. » Elle prend donc le scotch pour commencer à en découper des petits bouts. « J'ai pas remarqué que j'étais maladroite ou brusque... c'est même le contraire. » Distraite oui, qui amène des maladresses, mais pas assez pour qu'elle se considère comme maladroite. Ou pas encore assez.

Elle le suit ensuite jusqu'à l'une des portes et elle fronce des sourcils. « On peut agresser quelqu'un avec un objet ? » C'est l'exception ? Ce qui ne l'empêche pas de prendre une affiche, de la poser contre la porte, de laisser sa main dessus et de coller un des bouts de scotchs dessus, elle en pose un ensuite dans les quatre coins, pas du tout inquiète de ce 5. « Tada. » qu'elle fait ensuite. « 67 ? » Ou la sienne. Il n'y a pas beaucoup d'autres choix.

  

013 ne pensait pas qu'il aurait une telle réaction, elle ne s'en rend pas compte. Cela lui est venu comme cela, naturellement et elle a juste collé l'affiche contre la porte sans trop regarder la réaction de 013. Lorsqu'elle le regarde, elle penche légèrement la tête sur le côté, en le voyant rouge. « Ça va ? » Elle n'aurait peut-être pas dû l'embrasser sur la joue. Oups. Trop tard. Elle colle tout de même l'affiche sur la porte de 67 et ensuite ils sont devant la dernière, la sienne. Il se met à parler, elle sourit, elle est aussi contente de le connaître. « Je trouve aussi. » Elle ne semble pas être quelqu'un de très modeste. Elle se met à rire face au rouge qui s'affiche sur son visage. « J'aime bien les tiens aussi. » Elle ne veut pas l'embarrasser encore plus, mais c'est si tentant de le faire devenir encore plus rouge... vérifier jusqu'à quelle teinte il peut aller. Elle a envie de le taquiner un peu.

Puis, le visage de son homonyme change, il affiche un air plus paniqué et dit qu'ils doivent se cacher. « Quoi ? » Elle se fait pousser dans la chambre de 013, la porte est refermée derrière eux et il lui fait signe de se taire. Elle opine de la tête et entend des pas avec un claquement. La canne. La porte s'ouvre, se referme et c'est silencieux. Elle regarde le jeune homme, qui hausse les épaules. Elle attend un peu et décide de ne plus l'écouter. « Ça t'as mis dans un état... j'vais plus recommencer... » Elle arrête de parler, réfléchi. Ne plus recommencer lui semble être compliqué car elle pense rarement avant de faire quelque chose, elle l'a vite découvert. « J'vais essayer. » Elle ne voudrait pas le perturber trop souvent... elle va essayer, c'est déjà ça. Elle écoute, rien. « T'as le droit d'être là, on sort. » fait-elle. Elle se lève et tend sa main pour l'aider à se relever et sortir de la chambre. C'est son logement aussi. Et ils ne font rien de mal. Surtout qu'elle n'a rien entendu de la part de ce 5 indiquant qu'il n'aimait pas le dessin. Dessin très visible sur sa porte. Elle n'a pas non plus entendu de bruit de déchirure. Elle regarde 013, lui fait un sourire confiant. Elle ne compte pas s'inquiéter si c'est inutile, elle trouve que c'est une perte de temps.   

013 n'a aucune raison de s'inquiéter, elle ne connait pas 5. Malgré ce que lui a dit son homonyme, elle ne croit pas qu'il agisse comme ça avec quelqu'un qu'il ne connait pas du tout. Ensuite, pourquoi il a frappé à coup de canne le jeune homme ? Peut-être un accident ? Une mésentente ? Elle ne peut pas dire, elle n'était pas là. Du coup, elle va donc faire ce qu'elle veut et peu importe la suite. Elle va bien voir ce qui va arriver. Il semble penser la même chose puisqu'il prend la main qu'elle lui tend et elle l'aide à se relever par la suite. Ils sortent de la chambre et rien ne se passe. Elle fait un sourire à 013, afin de lui montrer qu'il n'avait pas à s'inquiéter autant. Il l'amène tout du même jusque hors du logement, juste que dans le corridor et elle secoue légèrement la tête, essayant de ne pas se mettre à rire devant cette protection qui lui semble être un peu abusive. Elle le regarde, lui sourit. « Ça m'a... » il continue de parler, elle aime de plus en plus ce « Sestra ». Elle lui fait un clin d'œil aussi. « Je suis certaine qu'il a pas dû faire exprès... une conversation et ça devrait aller, non ? » tente-t-elle de l'encourager au sujet de ce 5. Il se tourne, revient vers elle. Elle n'a pas bougé, elle comptait le rattraper de toute façon. « J'suis aussi très contente de t'avoir rencontrée ! Et c'est toi qui est coincé avec moi alors... » Elle se met à rire. « J'le regrette pas du tout donc. » Elle lui sourit, s'approche rapidement pour le prendre dans ses bras, l'embrasser sur la joue. Elle recule, lui fait un clin d''œil, et s'éloigne rapidement en riant une dernière fois pour le laisser à ces sentiments. Elle n'a pas tenu très longtemps ce qu'elle a dit à propos de ne pas le faire trop souvent. Elle va peut-être essayer de l'habituer à la place, cela lui semble être mieux.