Falling leaves on my family tree ~ Friday

Poppy a été prendre le repas du matin et ensuite, elle est retournée dans sa chambre afin de danser, s'entrainer, encore et toujours, comme elle le fait à tous les jours (sauf quelques petites exceptions) depuis qu'elle s'est souvenue qu'elle est une ballerine. Peu importe si ici cela ne sert pas à grand-chose et qu'à l'extérieur, il n'y a peut-être plus de scène pour qu'elle puisse se pratiquer, elle doit le faire. C'est plus fort qu'elle. C'est beaucoup plus intéressant que de simplement courir. Elle se met en sous-vêtements, enfile ses chaussons et son tutu, attache ses cheveux et installe diadème. Elle s'échauffe et pratique ensuite ce dont elle se souvient, se fiant à sa mémoire qui devient de plus en plus fiable à propos de tout ce qui entoure le ballet. Elle ne sait même pas s'il reste quelque chose qu'elle ne sait pas à ce niveau. Elle doit tout de même se pratiquer. Elle ne voit pas le temps passer, comme à chaque fois, elle est en sueur, mais elle se sent bien.

Une fois terminé, elle dépose délicatement son tutu sur la commode, à l'envers, afin qu'il puisse rester aussi bouffant. Son diadème est déposé à côté aussi, et ses chaussons sont mis sous la commode (à côté de ses pantoufles lapin). Elle sait que de mettre tout cela ne sert à rien comme elle se pratique seule dans sa chambre, mais elle aime bien les porter. Surtout que cela ne fait pas très longtemps qu'elle les a trouvés et plus longtemps encore qu'elle n'en a pas mis. Elle se dit qu'elle a bien le droit de les mettre pour rien durant les premiers temps. Elle sait qu'elle va devoir faire attention à ne pas trop les mettre pour éviter de trop les user, elle ne pense pas en trouver d'autres. Il peut y avoir des trouvailles irrégulières, mais elle n'a jamais entendu parler de quelque chose qui est revenu en double. Elle profite pour ensuite se montrer plus sage, même si elle sait que cela va lui coûter tant elle aime le tout. Surtout qu'elle a l'impression qu'à chaque fois qu'elle se voit avec le diadème, elle va apprendre quelque chose à propos d'elle. C'est juste sur le bord de sa langue (ou de sa tête), mais cela lui échappe à chaque fois. Une fois le tout bien rangé et mis à leur place, elle se prend des nouveaux sous-vêtements, des vêtements, et se dirige ensuite vers la salle d'eau afin de prendre une douche. Elle en a bien de besoin après ces quelques heures à danser. Elle passerait encore plus de temps à le faire, mais seule, ce n'est pas la même chose qu'avec toute une troupe de danse... et sans musique aussi. Cela devient lourd. Elle préfère donc passer du temps avec les autres et ne pas rester toujours enfermée dans sa chambre, peu importe à quel point elle aime bien être en sous-vêtements (et en tutu).

Douche prise, habillée, cheveux enroulés dans la serviette, elle va s'installer dans le salon afin de lire un peu, le temps que ses cheveux sèchent un peu. Elle se fait ensuite une queue de cheval et ensuite un chignon (elle a pris des élastiques un peu partout dans les différentes chambres où elle a dormi, ils réapparaissent, elle a fait le test). Lorsqu'elle sort de la salle d'eau afin de retourner dans sa chambre pour mettre des chaussettes, elle voit Friday qui est en train de regarder un de dessins qu'il lui a fait. « Friday ! » Elle fait un grand sourire et se dirige vers lui rapidement pour le prendre dans ses bras. « Ça va ? » Elle se recule un peu et le regarde... pas tant que ça on dirait. « Il se passe quoi ? » Il a l'air inquiet, ce qui la rend, naturellement, inquiète, même si elle ne sait pas pourquoi.

Poppy voit rapidement que Friday n'est pas dans son état normal. Ce n'est pas son état normal de rester comme ça, sans rien faire, sans ne rien dire, et d'avoir cet air. Il y a bien eu les quelques temps après son passage en prison, mais il avait repris du poil de la bête. Là, il ne va bien. Elle s'inquiète donc rapidement et attend qu'il lui réponde. Elle va chercher une de ses mains pour la serrer, il prononce ensuite trois mots qui expliquent tout. Qui changent tout aussi. « Oh, Friday... » Une étrange sensation la parcoure, comme à chaque fois qu'elle se rend compte que quelqu'un a disparu. Sauf que là, c'est différent. Sixteen est là depuis plus longtemps qu'elle, elle a toujours été là pour elle. Elle a aussi toujours été là pour Friday, et ce dernier est fort attaché à cette dernière. Elle se mordille une lèvre, sans ne savoir quoi dire, et ne dit rien tout compte fait. Ce n'est pas un moment pour parler. La réaction du jeune homme l'indique assez bien. Elle le regarde lorsqu'il recommence à parler, s'arrête ensuite. Il va encore moins bien d'un seul coup. Elle le serre encore plus fort contre elle, attend que ce qui le traverse se calme. Elle ne pense pas que le brusquer serve à quelque chose, il doit se défaire de ce qu'il ressent, être capable de le maitriser même si cela va rester. Il doit être sous le choc, ou quelque chose comme ça (elle pense comprendre, mais elle est loin d'avoir les vrais termes), et il doit s'y faire, le dompter un peu, reprendre le dessus.

Elle laisse le temps agir, elle laisse le jeune homme reprendre le dessus. Elle l'entoure de ses bras aussi longtemps qu'il le faut, tête sur son épaule, elle lui frotte doucement le dos. Lorsqu'elle sent qu'il a repsi un peu le contrôle, elle se recule juste un peu pour pouvoir l'observer, s'assurer qu'elle ne s'est pas trompée, pour ensuite prendre la parole. « Elle a peut-être... commis une infraction sans qu'on le sache ? Sans témoin. » Et on ne l'aurait pas vue depuis quelques jours, on ne pourrait pas la contacter. Elle demande cela doucement, prudemment, encore plus qu'à l'habitude : il sait ce que c'est d'avoir commis une infraction et d'aller en prison pour cela. Il semble s'en être remis, mais elle préfère ne pas trop aborder le sujet comme s'il était question de la pluie et du beau temps.

Une autre idée lui vient en tête, même si elle est vraiment beaucoup trop optimiste ; si elle s'en rend compte c'est qu'elle est vraiment beaucoup trop optimiste. Sauf que de la dire ne coûte rien et peut être une façon de passer le temps, de penser, de faire une sorte de deuil; à moins que ce ne soit vraiment une infraction. « Ou bien c'est une sorte de chasse aux trésors... on pourrait commencer par sa chambre et voir si elle n'a pas laissé des indices ? » Elle ne sait pas trop si cela se tient, encore moins si c'est une bonne idée. Elle sait juste qu'elle ne peut pas laisser tomber le jeune homme. Elle connait moins Sixteen que Friday, elle lui a à peine parler, respectant le choix de Sixteen qui ne semble pas être portée vers elle. Cela arrive. « On peut faire ça dès que tu te sens prêt 'Nyme. » Elle retourne chercher sa main pour la lui serrer, indiquant qu'elle est là, peu importe ce qu'il décide de faire.

Friday reste silencieux, ce qui indique assez bien qu'il est bouleversé par ce qui semble être la disparition de Sixteen. Habituellement, il est un peu plus bavard que cela. Qu'il le soit ou pas, ça ne change rien pour elle, elle va être là pour lui. Elle ne va pas s'éloigner car il n'est pas comme d'habitude. Elle est aussi là quand cela ne va pas. Poppy propose ensuite quelques idées à propos de où pourrait être la jeune femme, même si cela semble être très rose comme idée, surtout dans cet endroit où beaucoup de personnes disparaissent à un moment ou à un autre. Elle suit donc le jeune homme dans les couloirs, il continue de se taire et elle ne fait rien pour le faire parler s'il n'en éprouve pas le besoin. Elle va être là s'il en a envie et s'il veut lui parler, bien entendu. Elle lui tient toujours la main, leurs doigts sont entremêlés, elle lui jette quelques regards de côté pour s'assurer de son état.

Une fois entrée dans l'appartement, qui est traversée sans problème, c'est devant la porte de la chambre de Sixteen que cela se complique : Friday ne bouge plus, n'avance plus, il la regarde, elle le regarde, sent sa main qui serre plus fort la sienne. Il dit ensuite quelques mots. « Promis. » Elle lui fait un sourire, un petit, avec un hochement de tête et un regard confiant pour indiquer qu'elle pense bien le simple mot qu'elle vient de lui dire. Il fait ensuite coulisser la porte, ils entrent. Elle le suit sans ne rien dire, se contente de garder ses doigts entre les siens. Lorsqu'il s'arrête, elle change de position, sans lui lâcher la main. Elle va l'entourer avec son bras libre, son menton allant se reposer contre l'épaule du jeune homme. Elle ne le lâche pas. « On est coincé comme ça jusqu'à ce que tu te sentes un peu mieux. » Ce qui est une promesse. Elle s'est dit que si devant la porte il n'allait pas très bien, à l'intérieur de la chambre, cela doit aller moins bien. Peu importe si cela prend plus de temps avant de vérifier la chambre, de chercher d'éventuels indices ou de ne rien trouver, il n'y a rien qui presse dans cet endroit. Certes, il y a la disparition de Sixteen, mais elle sait que ce qu'elle a proposé est vraiment un peu trop optimiste de sa part.

Après elle ne sait combien de temps, lorsque le besoin de 'Nyme se fait moins sentir, ils se séparent, mains toujours l'une dans l'autre. « Je sais pas si tu te rappelles, mais c'est dans la chambre de Sixteen que j'me suis réveillée quand on a été enfermé. » Elle le lui a dit, mais cela fait quelques semaines à présent. La chambre est différente, il manque une certaine présence. Tout est trop à sa place. Elle ne voit pas l'ourson comme il y avait... et ça manque de vie sans qu'elle ne puisse dire pourquoi. « Tu connais Sixteen mieux que moi... elle aurait caché des indices où ? » Cela semble impossible, mais s'il y a une infime possibilité qu'elle ait décidé de changer de chambre, de passer inaperçue, il faut la prendre. Il y a sous le lit, dans les tiroirs, sous le matelas, sous la commode aussi. Il n'y a pas beaucoup de choix, mais il faut tout de même commencer quelque part.

Le temps passe, mais Poppy ne presse pas Friday, ne lui indique pas qu'il reste trop longtemps contre elle (surtout que c'est elle qui l'y a ramené). Elle lui laisse ce qu'il a besoin de prendre, que ce soit en réconfort, courage ou encore ignorer le tout encore un peu plus longtemps et rester dans le déni. Puis, il se sent un peu mieux d'une façon ou d'une autre, est prêt à affronter ce qui est, espère-t-elle, un changement de chambre complet. Car il n'y a qu'une seule autre explication et elle ne pense pas que ce soit celle que veut le jeune homme. Explication qu'il doit savoir, qu'il connait, mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas l'éviter encore un peu. Il se souvient et elle hoche ensuite la tête, un petit sourire aux lèvres. Sa guirlande lumineuse qui n'allume plus à présent ; il n'y a pas de batteries de rechange dans cet endroit. Tant pis, elle les garde comme simple décoration, cela continue d'ajouter un peu de couleurs. Elle aborde ensuite le sujet du pourquoi ils sont là, en quelque sorte. Elle le laisse réfléchir, elle, elle regarde la chambre bien vide en attendant la réponse. « Allons-y. » Elle s'occupe donc du lit, regardant sous les couvertures, sous les oreillers, dans les taies, sous le matelas et ensuite elle regarde sous le lit autant que possible, ce n'est pas très haut, mais elle peut y passer un bras sans problème et regarder. Elle ne voit rien du tout et son cœur se serre un peu plus tant qu'à cette nouvelle évidence que son homonyme ne va plus pouvoir ignorer très longtemps. Elle se relève, fouille dans les deux tables de chevet. Rien non plus.

Elle revient vers le jeune homme, qui n'a pas plus trouvé qu'elle quelque chose. Elle le regarde, il donne l'impression qu'il va pleurer. Elle s'apprête à le reprendre dans ses bras, lorsqu'il se met à parler, un mot, à s'essuyer le visage et elle hoche la tête. Il n'y a rien et cela serait resté si elle était partie en prison. Il a une troisième option à laquelle elle n'a pas pensé : Rouky. « Je n'y avais pas pensé. » Ce qui allume autant un espoir en elle qu'un autre morceau d'inquiétude. Si Rouky ne sait pas où est Sixteen, cela va avoir été un espoir en vain pour Friday. Elle reprend sa main, le suit. « Tu le connais aussi plus que moi... » fait-elle. Ce qui est le cas, Sixteen et Rouky n'étaient pas vraiment dans ses connaissances. « Tu peux peut-être l'appeler ? » lui suggère-t-elle, tout en pointant du menton la montre. Après tout, elle est là pour cela. Elle fronce des sourcils un instant plus tard. « Oh ! Tu as essayé de contacter Sixteen comme ça ? » Elle secoue la tête, mauvaise idée. « Hum... si elle se cache elle va pas répondre. » Si elle ne répond pas du tout, c'est encore plus mauvais signe en réalité. Elle espère vraiment qu'elle se cache pour elle ne sait trop quelle raison. Elle ne pense pas que ce soit un tour à jouer ici alors que bien des personnes disparaissent.