Nothing else matters || Feat. Friday

Je suis si épuisé dernièrement que j'ai commencé à songer demander aux gens de m'appeler le Ronflinator, parce que forcément suffit du mauvais angle sur le canapé où mes grandes jambes essaies de se trouver une position confortable pour que je commence à faire autant de bruit qu'une voiture de course qui dérape dans la pluie alors qu'elle essayait de choper l'étoile brillante pour gagner le grand prix. Et ça c'est quand je ne suis pas moi-même la source de la pluie à baver comme un crétin sur le bras du canapé ou au creux de ma main où je suis simplement tombé raide mort après avoir eu la bonne idée de compter les méduses pour me laisser bercer par le petit whoosh de ma bouche chaque fois que j'en imaginais une passer le petit récif. Les moutons c'est quand même franchement trop morne. J'aurais pu me garder actif, aller me casser le bout du nez sur un tapis de course ou essayer de lever un poids franchement trop lourd pour moi en faisant mine que j'y arrive alors qu'en fait je sens tout mon corps hurler qu'on l'achève à grands coups de rayon laser, mais ça me fait pas envie. Pas ces temps-ci. Pas depuis que j'ai été aveugle une semaine, que j'ai rencontré ce... psychopathe monstrueux qui aurait pu être le créateur du patient zéro que je me suis toujours imaginé être et surtout pas depuis que j'ai eu un semblant de preuve que je ne suis pas né d'un gêne de poulpe placé dans une éprouvette en attente de voir les tentacules me sortir du cul un jour. Non. J'ai de la famille, j'ai des frère. J'ai plus qu'Echo que j'ai adopté comme vrai faux frère parce que je l'aime bien et que je me fais probablement un peu trop une mission de l'empêcher de faire un vol plané en bas du balcon. J'ai de vrais frères, de chaire, de sang, de look un peu même j'imagine parce qu'à bien y regarder c'est vrai qu'on se ressemble tous les trois. Les cheveux sombres, la stature pas trop moche, … mais quand je pense que Musculor est mon frère alors là j'hallucine. Quand je pense que je les avais sous mon nez depuis le début, même que j'ai dormi près d'eux, et que jamais j'ai réalisé... Franchement je me sens un peu con depuis.

Tout le monde semble juste tout trouver avant moi en ce qui me concerne. Il y a 99 qui a trouvé pour les BD, 'Lec qui a trouvé pour la fratrie... Et autant oui je suis beaucoup trop content d'enfin arriver à en apprendre un peu plus sur moi, autant je crois que ça me donne un coup de mou cérébral par la même occasion cette sensation que merde je suis vraiment pas musclé de la cervelle pour absolument rien voir de tout ça et juste... J'arrive même pas à me souvenir de mon prénom. Ce D pourrait être n'importe quoi. Dwight. Douglas. Ditto... Alors ouais, je me sens un peu las, un peu épuisé, un peu trop sur cette tablette merveilleuse qui est apparue de nulle part comme tant d'autres trucs que je vais bien finir par épuiser aussi à passer beaucoup trop de mon temps à dessiner. Dessiner n'importe quoi pour essayer de me bouger un peu la matière grise, mais surtout dessiner Boris depuis que je l'ai vu au bas de la note que j'ai donné à 'Lec en me disant que ça me rappellera peut-être des trucs ou des souvenirs de nous.

Sauf que voilà, à trop essayer je me suis simplement endormi comme une merde sur un coin de canapé. La tablette contre moi comme si c'était le truc le plus précieux de l'univers, les jambes croisées pour être certain de ne plus arriver à bouger lorsque je me réveillerais, le menton posé au creux de la paume avec la fine coulisse de bave qui me coule au coin des lèvres. En bonus j'ai la bouche entrouverte qui émet ce bruit de tracteur défectueux et les traits du visage un peu trop crispés comme s'il me prenait une envie de chier que je ne voulais pas aller évacuer. Vraiment le portrait est classy, mais je n'y peut rien moi, je dors. Je rêve d'arc-en-ciel et de cookie géant qui essaie de bouffer la licorne qui lance des cupcakes missiles par le cul. Vraiment, mes rêves sont à la hauteur de ma personne, classy.

La guerre du cookie et de la licorne fait rage! Elle lui balance un cupcake missile de son cul, la queue multicolore qui se lève pour faire place à la pâtisserie éparpillant une pluie de paillettes dans l'air alors que les yeux de la bête commencent à rougir comme si des lasers allaient en sortir. Le cookie sort ses petits bras et commence à arracher les pépites de chocolat qui le couvrent pour les lancer en direction de la licorne qui semble rigoler comme une chèvre d'arriver à tout éviter comme une pro. Le cookie forcément il est pas content et gronde fortement jusqu'à ce qu'une ombre couvre la scène. C'est là qu'arrive le diabolique verre de lait, pire ennemi du cookie! Il s'approche d'un pas lourd en ricanant diaboliquement comme le monstre qu'il est et se stoppe non loin du cookie. La licorne elle mate la scène avec son popcorn arc-en-ciel et attend de voir l'apocalypse de lait déferler sur la gueule du dessert en se disant que c'est bien fait pour ce con. Il y a nettement meilleur que les cookies de toute façon! Et c'est là que le verre de lait commence à se pencher avec de gros yeux ronds qui traduisent un mélange de oh fuck je vais tomber et de bien fait pour ta gueule vile cookie!. Les gouttes de lait commencent à tomber au sol thud, une à une thud thud puis c'est la pluipocalypse de lait!!! THUD THUD THUD THUD... et ça sonne si près de moi que je me réveille en un sursaut en hurlant. « FUCK LE LAIT! » Comme si c'était la chose la plus normale du monde.

Forcément, j'essaie de me lever dans la manœuvre pour fuir le liquide diabolique en oubliant que j'ai les jambes croisées depuis je ne sais quand. Alors j'ai tout juste le temps de poser la tablette à côté de moi pour ne pas la briser, c'est comme sauver les femmes et les enfants d'abord, mais version tablette, avant de m'empêtrer dans mes jambes parcourues des fourmis du sang qui essaie de recommencer à circuler. Puis je me casse tout simplement la gueule, mais là où je croyais tomber sur le sol comme une merde je rencontre plutôt une surface que visiblement je n'avais pas encore remarqué, Friday. Lui tomber dessus est une façon soft d'exprimer à quel point je l'ai écrasé sans la moindre once de grâce comme je ne crois pas en avoir de toute façon. Ce fût brutal et forcément quand je me suis redressé après avoir soufflé comme un ballon qui se dégonfle et que j'ai vu le sang sur sa chemise j'ai paniqué. Et là aussi paniqué est un peu soft comme terme pour exprimer l'horreur de la scène et mes hurlements si aigus qu'on aurait cru mes couilles coincées quelque part. « OH NON EST-CE QUE ÇA VA!? JE T'AVAIS PAS VU ET IL Y AVAIT LE ROI COOKIE ET LA LICORNE ET LE LAIT A COMMENCÉ À TOMBER ET J'AI ENTENDU DES TRUCS QUI TOMBE ET J'AI PANIQUÉ ET OMG TU ES PLEIN DE SANG EST-CE QUE JE T'AI FAIT MAL!? PITIÉ DIT-MOI QUE JE T'AI PAS FAIT MAL!! OU QUE PERSONNE T'A FAIT MAL. JE SUIS TELLEMENT DÉSOLÉ JE VOULAIS PAS J'AI JUSTE SURSAUTÉ ET JE ME SUIS ENDORMI COMME UNE MERDE ET GOD JE SUIS CON C'PAS POSSIBLE. PITIÉ DIT-MOI QUE ÇA VA! »

Et c'est qu'après que je respire, encore à moitié vautré sur lui à le fixer dans les yeux comme on observe un petit piaf en détresse qui est tombé en bas de son nid et qu'on ose pas trop toucher pour ne pas empirer la situation. Peut-être que je devrais me pousser pour qu'il puisse se relever... et en même temps je veux être là s'il a besoin d'un câlin ou je sais pas, mais peut-être que je l'écrase de trop et j'empire la situation en fait... BORDEL QU'EST-CE QUE JE FAIS!?

QU'EST-CE QUE JE FAIS? QU'EST-CE QUE JE FAIS???? Je me sens comme si tous les neurones, les quelques rares neurones, de mon cerveau étaient en guerre et qu'ils courraient tous comme des cons dans mon crâne parce qu'il y a le feu quelque part ou je ne sais quoi. Je le fixe simplement, complètement perdu, jusqu'à ce que je l'entende marmonner que je l'écrase et qu'il ne peut plus respirer. Sauf que le soucis c'est que ce n'est pas l'information que mon petit crâne en panique a enregistré en premier. Plutôt ce Ness qui s'est extirpé de ses lèvres. Ness? Pourquoi Ness? Je bug encore une demie seconde avant de finalement me tasser de sur lui pour me laisser tomber par terre à côté de lui. « DÉSOLÉ! Ah bon sang ce que je suis con. J'ai pas pensé que... je voulais pas... meurt pas par ma faute ok? T'as besoin que je te fasse du bouche à bouche? Je crois que j'ai jamais fait, mais ça devrait pas être compliqué pas vrai? » On souffle bien fort un bon coup et là le bide devient tout gonflé et tout rond et faut appuyer dessus pour faire sortir le surplus d'air et recommencer après s'il ne respire pas. C'est bien ça non? Ou ça va l'achever? Merde. Je... fuck... J'agrippe son visage entre mes mains en faisant bien fi du sang qui lui pisse par le nez juste pour poser mes lèvres contre les siennes tout doucement parce que ça me semble être une meilleure traduction de tout ce que ma bouche peut vomir comme blabla que de lui hurler encore à la tête alors que j'ai passé si près de l'étouffer avec mon gros cul maladroit. C'est un baiser de désolé, de je t'aime, de non pitié claque pas dans mes bras, de merde je suis con, de pitié m'en veut pas, de promis je vais moins me goinfrer de saleté et faire plus d'exercices pour ne pas t'étouffer la prochaine fois et un peu aussi de désolé d'être moi même si je sais que tu m'aimes comme ça. Bon, je ne le fais tout de même pas trop perdurer ce baiser parce que je ne veux pas l'achever et qu'il saigne du nez et qu'il doit avoir du mal à respirer, mais même s'il est bref j'espère que le message est passé.

« Bouge pas ok. Je vais aller chercher de quoi nettoyer ton nez. » Pour son haut c'est foutu, mais ça c'est pas un soucis suffira de lui enlever. Je me lève donc en vitesse en grimaçant parce que merde le sang a pas encore totalement recommencé à circuler dans mes jambes et je passe très près de me casser la gueule, encore, mais j'arrive à me traîner un peu au ralenti jusqu'à la salle de bain pour m'appuyer sur le lavabo en me secouant les jambes pour activer un peu la circulation. Je me facepalm aussi un bon coup en murmurant un outch parce que j'y suis allé un peu fort quand même et me passe un peu d'eau froide dans la gueule pour me réveiller. Le lait... putain ce que je suis pas possible. Je ne tarde pas trop quand même, retournant auprès de lui après avoir mouillé un bout de serviette pour le nettoyer. Je repose mon gros cul près de lui en esquissant un sourire désolé parce que je le suis BEAUCOUP désolé. « Bouge pas je vais te nettoyer ça... » J'y vais doucement pour ne pas lui faire mal, essayant de calmer mon petit cœur en panique au passage. « Désolé j'ai fait un rêve débile et j'ai entendu un truc et... désolé... C'est... ça va ton nez? Il s'est passé quelque chose ou c'est moi? Parce que je voulais pas te faire mal... et t'étouffer. Je voulais pas t'étouffer et... Ness? Pourquoi tu m'as appelé Ness? » Il me parlait bien à moi non? À moins qu'il ait halluciné quelqu'un à côté de moi... ou étant moi... pendant qu'il manquait d'air sous ma non petite personne. « T'as cogné ta tête? »