Oops...

I'M WALKING ON SUNSHINE WOOOOOOOOOOOOOH I'M WALKING ON SUNSHINE WOOOOUUUUUUUUU... C'est joli dans ma tête, ça sonne merveilleusement bien même, mais dans la réalité c'est pas tout à fait ça. Plutôt un... « Imm... aki... onshi... ooo... imm... aki... oshine... uuuuu... » Faut dire que c'est pas la meilleure idée que j'ai eu de chanter comme un con avec ma brosse à dents coincée dans ma bouche moussante de pâte, mais je sais pas je me sens heureux aujourd'hui et ce n'est assurément pas à cause de ce que j'ai bouffé. Il y avait beaucoup trop d'ail dans ce plat de pâtes et ça fait bien quatre fois si ce n'est plus que je recommence un nettoyage minutieux de ma gueule pour ne pas avoir une haleine de je peux tuer un vampire à des kilomètres. Bon je n'ai pas récemment croisé de vampire dans les environs, et heureusement, mais je n'ai pas non plus envie de me pendre aux lèvres de Friday en lui filant cette impression qu'il a bouffé de l'ail avec moi. Je ne sais pas même où il est passé, mais je ne m'en fais pas trop... enfin j'essaie... bon ok je m'inquiète à chaque seconde de la journée où je ne suis pas collé à sa peau pour le surveiller et m'assurer qu'il ne va pas encore disparaître sans moi, mais je travaille bien fort à essayer de me débarrasser de ce feeling. S'il ne revient pas dormir je ne dis pas, mais outre ça... il peut faire ses trucs aussi hein. Je ne suis pas un modèle ultra contrôlant et castrateur de copain... SON COPAIN... ça sonne encore si... trop beau pour être vrai à chaque fois que j'y pense. Je m'en fou de la mousse partout sur la gueule à sourire. « Futk... » J'essaie juste... de trouver le juste milieu de tout ça parce que je sais pas... Ça ne me semble pas très naturel tout ça, l'aspect couple et copain et avoir une personne à qui je tiens plus qu'à toute chose en ce moment. Je n'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai dû expérimenté beaucoup par le passé même si ma gueule dans le miroir me dit qu'à mon âge ça aurait dû être normal. Enfin, à l'âge que je me suppose avec la pilosité que j'arrive à me faire pousser sur la tronche. Et pourtant... je me sens juste super maladroit dans tout ça. Je ne sais pas trop où est la limite de ce que je dois faire ou ne dois pas faire... ou dire. J'essaie juste de lui laisser son espace et de profiter quand il est là et ne pas l'étouffer et... c'est sa voix que je viens d'entendre là?

Je crache ce qu'il me reste de dentifrice dans le lavabo et me rince la bouche pour tout enlever ce que ma bonne idée de chanter a étalé partout sur ma gueule qui irradie la menthe. C'est tout juste si je ne dois pas briller vert tant je m'acharne sur ces pauvres dents depuis une bonne quinzaine de minutes si ce n'est pas plus. De quoi donner à Echo une pause bien méritée de moi. Je sais qu'il m'aime bien, je crois, mais je crois que je l'épuise un peu le pauvre avec mon énergie cinquante fois plus haute que la sienne. Tant qu'il n'essaie plus de jouer les oiseaux sur le balcon moi je suis content de toute façon, mais rien ne me rend réellement plus heureux que cette chanson à la con qui est coincé entre mes deux neurones et qui continue de résonner dans ma tête alors que je trouve le salon pour voir que c'est en effet la voix de Friday que j'avais entendu. « Hey toi! » Je me glisse devant lui pour lui voler un baiser en souriant avant d'aller m'asseoir près de Echo. Bon, j'aurais fait plus, mais il y a Echo alors je suis sage. Echo que je poke un peu pour m'assurer qu'il tient le coup avant de reporter mon regard sur l'homme de ma vie. « Alors, t'as passé une belle journée? » Je suis tout sourire et je fais un super câlin de bro qui ne s'éternise pas à Echo. « Tu vas le sauver le pauvre, je l'ai pas lâché. Et j'ai bouffé de l'ail comme pas possible. Bon c'était pas trop mauvais comme nourriture, clairement pas assez parce que j'ai encore faim, mais j'ai l'impression d'avoir bouffé une gousse en entier c'est l'horreur. Assurément c'est une arme de destruction valide pour un super-vilain en devenir je te le dis. Bon je sais pas trop pour le nom du coup, mais je trouverai bien quelque chose à la hauteur du reste... ou je demanderai à mon aide en dessin... et je te laisse pas le temps de répondre parce que je parle trop encore. Alors dit-moi tout! » Je suis pas possible c'est l'horreur.

J'aime pas les silences, mais je crois que ça se sent simplement à entendre à quel point je me sens un besoin urgent de parler plus que j'ai réellement besoin de le faire en toutes circonstances. Enfin bon, je dis que je n'aime pas les silences, mais c'est à moitié vrai. Il y a des circonstances où ça ne me dérange pas, des instants où c'est juste bien le silence qui berce l'instant. Ils sont rares je l'admets parce que bon j'ai une nécessité viscérale de vomir la moindre de mes pensées en tout temps, mais ils existent. Puis... il y a les moments de silence comme celui qui a essayé de s'installer quand j'ai eu terminé l'un de mes nombreux monologues sans fin et où Echo a demandé à Friday s'il voulait le voir partir. Il y a un truc que je ne comprends pas? Pas que je ne comprends pas la question, j'imagine que ça fait du sens d'une certaine façon vu ma relation avec cet homme merveilleux debout devant moi, mais en même temps je ne fais pas non plus exprès de rendre les autres mal à l'aise avec ça. Sauf que Friday il hésite et moi je me demande pourquoi Echo ne m'a pas simplement posé la question à moi en gonflant les joues un instant, ennuyé par ce... malaise? Ce... quoi? Alors là même ça s'est passé trop vite pour mon cerveau qui fonctionne pourtant vitesse écureuil sur la caféine. J'ai vu Echo se lever et glisser la main dans sa poche, Friday lâcher ce truc qu'il a que je n'avais pas trop remarqué qui me fit capter quelques trucs flous du regard puis il y a eu ce flash de la mort qui tue de l'apocalypse des orages intérieur qui m'a simplement explosé devant les yeux et j'ai figé. Les yeux grands ouverts qui voient tout blanc et qui ne comprennent pas ce qui se passe.

Forcément, j'ai eu la bonne idée d'essayé de me lever, me cassant simplement la figure en essayant d'avancer comme c'est dans mes habitudes de le faire. Même aller à la toilette en plein milieu de la nuit est un défi de tous les jours. C'est que j'ai absolument aucune coordination de mes membres les uns avec les autres c'est pas possible. Et après je me demande pourquoi je n'ai pas cette impression de réellement avoir eu un métier me permettant de sauver des vies avant cet endroit. Probablement parce que je leur aurait balancé une balle entre les yeux par accident en essayant de viser le méchant... ça c'est si je n'étais pas assez lourdeau pour viser mon propre pied dans le processus. Là je me contente donc d'un vol plané dans les règles où j'ai l'impression de chopper quelqu'un dans ma chute en tombant, la vision qui ne se replace pas et qui passe plutôt du blanc au noir comme si quelqu'un avait fermé la lumière. « Umpfh... désolé... ouille... » Ça veut tout dire en soit et alors que j'essaie de me redresser pour au moins m'asseoir au sol, je crois tout de même bon de poser la question. « Il s'est passé quoi? Quelqu'un a éteint la lumière? » OH MERDE! Les flashs blancs devant les yeux activent peut-être mon super-pouvoir! « C'était quoi ce truc dans ta main? Vous... vous allez bien? »