Dead Boy Walking ft Doc

Un énième réveil dans cet endroit. Je suis de ceux qui comptent aussi je récupère mon carnet sur la table de nuit. 68ème jour. Bien. Je me contente de le noter avant de m’étirer longuement, laissant 66 se coller à moi comme nous le faisons à chaque réveil. Moment de calme et de tranquillité de la journée avant de commencer nos activités. Elle ne met pas longtemps à partir à la douche avant que je la masse. Je démarre moins vite depuis je me suis trouvé d’autres occupations comme écouter un peu de musique avant de me doucher et seulement ensuite partir au sport. Réveil tout en douceur qui me laisse un peu de temps avec moi-même pour accepter cette présence à mes côtés désormais. Quand je me décide enfin à me lever et prendre ma douche, je me rends compte que j’ai utilisé ma chemise de rechange pour faire un bandage la veille aussi je sors de l’appartement pour rejoindre le mien en espérant que personne n’ait dormi dans ma chambre. Il y a beau avoir des vêtements partout je suis d’une taille qui ne permet pas de prendre les chemises de certains de mes compatriotes.

Chance pour moi je peux entrer dans ma chambre et récupère une chemise avant de prendre le temps de me rafraichir dans ma salle de bain, me disant qu’il serait de bon ton que je me rase les cheveux totalement à un moment pour éviter qu’ils soient trop longs. Au moins j’ai cette possibilité contrairement à une bonne partie des abeilles de la ruche. Une sollicitation sensorielle frôle mon épaule et j’y pose ma main comme si cela pouvait me permettre de la toucher mais rien de plus que le coton de ma chemise se fait sentir sous mes doigts. Ce n’est pas grave, j’ai accepté cela et je me contente de sourire doucement, une chevelure flamboyante dansant quelques instants dans mon esprit avant que tu ne frappes à la porte. Je finis de rafraichir mon visage et prends une serviette pour l’essuyer tout en allant ouvrir.

« Bonjour Friday. » Un petit sourire se dessine au coin de mes lèvres à ta phrase et je m’efface de la porte pour te laisser entrer. « Viens. » Comme toujours mon ton est doux mais ne souffre pas vraiment de réponse négative et je te suis vers le salon. Tu désires certainement me parler de ce qui s’est passé à l’infirmerie ou bien es tu blessé donc cela ne sert à rien de rester sur le pas de porte. Je finis de m’essuyer le visage, commençant à boutonner ma chemise que je n’avais pris le temps de fermer, ne cachant pas les cicatrices que je porte sur le torse. « Comment vas-tu ? » Puisque nous savons tous les deux où tu étais ces derniers jours. Je ne sais pourquoi elle t’a choisi plutôt que moi et même si cela ne m’a pas particulièrement ému, j’apprécie que tu sois de nouveau sur pied. Comme je le disais à Rouky et Sixteen : Une action = une conséquence. Mon regard se porte sur tes poignets, pensant aux propres marques j’avais à ma sortie de prison.

Codage par Magma.

Je te laisse t’installer dans le salon et m’installe sur la méridienne pour discuter calmement. J’observe ce que tu me montres, voyant que tu as du mal à lever tes bras. Tu n’étais clairement pas dans la même position que moi, certainement suspendu par les mains avec les mêmes chaines que j’avais par contre car je reconnais leur morsure même si j’ai pu y échapper. Tu as été frappé, c’est beaucoup plus grossier que moi. Je continue de me demander comment nos tortures sont choisies, curieux de savoir pourquoi elle a choisi si fin pour moi justement. Mais le souci n’est pas là, je note juste dans un coin de mes esprits de rajouter cela dans mon carnet. « Tu as bien fait. » De venir te faire examiner et je te tends mes larges mains chaudes pour que tu poses tes poignets dedans. Je veux vérifier au moins l’état de tes os même si cela ne sera pas agréable. Tu n’es clairement pas dans le même état d’esprit que lors de ton nez cassé donc je me dis que tu chouineras peut être moins. A vrai dire je l’espère parce que j’ai du mal avec cela.

« Pour ce qui est de tes côtes tu as mal quand tu respires ? Des douleurs lancinantes à part quand tu touches à tes hématomes ? » Je ne pourrais pas faire grand-chose a des cotes cassées et il n’y a pas grand-chose à faire de toute façon. Mais puisque tu me demandes un avis médical je préfère le faire complètement. « Pour ce qui est des épaules est-ce du à ta position pendant tes jours de détention ? Je sais que j’ai eu du mal à m’en remettre aussi même si j’étais allongé » Ce qui ne m’a pas fait fondre ma masse musculaire en trois jours mais j’avais de méchantes courbatures de ne pas avoir pu bouger mes épaules pendant tout ce temps et elles n’avaient clairement pas été sollicitées comme les tiennes. « Tu as été massé ? » Parce que sinon je peux le faire pour dénouer au moins tes muscles, j’ai pris l’habitude de le faire pour Starbuck aussi je peux le faire pour toi sans le moindre souci. « C’est la seule chose qui permettra de détendre tes muscles. »

Mais je ne me lève pas tout de suite pour aller chercher le baume de mon amie comme tu me demandes de l’aide pour ton esprit. En effet ce n’est pas mon domaine mais puisque tu sembles le savoir et quand même poser la question je te laisse me demander ce que tu désires. Et tu choisis finalement de parler de l’infirmerie. « Starbuck est entrée avec moi quand tu as disparu avec Elle et nous avons pu sortir Sixteen de là. Il y a eu deux blessés : Sixteen bien entendu et Starbuck qui a été blessée en venant m’aider. » Ce qui arrive mais me tend légèrement comme elle est ma protégée. « Il ne reste plus rien dans l’infirmerie. Juste les fauteuils d’auscultation et les armoires… vides. » C’est une perte mais c’est ainsi. Je ne suis pas en colère, j’ai déjà soigné sans je ferais de nouveau avec les moyens du bord mais c’était pratique d’avoir un endroit pour cela et mes stocks ne seront pas éternels. « Nous allons réapprendre à faire sans tant qu’ils ne voudront pas nous aider de nouveau » Puisque c’était une aide avant que tout ne soit détruit pour un test aux conséquences désastreuses même si l’objectif pouvait s’entendre. « Tu lui as parlé ? » Je sais qu’elle n’est pas fermée à la conversation aussi je suis curieux je dois l’avouer.

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Je prends le temps d’observer tes poignets, les faisant bouger doucement en posant mes doigts dessus pour vérifier qu’aucune déformation ou mouvement ne vient poser un diagnostic plus compliqué. Mais rien ne me semble grave. Il n'y a que les brûlures de ta peau à cause de la chaîne et l’élongation de certains nerfs à cause de la position. Comme moi tu n’as été torturé que la première journée donc tu as eu le temps de te remettre. Les punitions nous font souffrir mais n’ont rien de mortel. C’est une façon de nous faire comprendre que nous avons commis une infraction. Une action = une conséquence mais la raison pour laquelle tu as commis ton infraction n’avait pas les mêmes raisons que moi. Ton incarcération n’était pas douce mais j’en ai vu des plus violentes aussi. Je me demande encore ce qui a mordu 626 lors de son passage. Encore des questions… « Cela va mettre du temps à se remettre mais tu n’as rien de grave. » Douloureux mais pas grave. « Je te montre comment il peut t’aider. » Puisque tu m’as parlé de Zéro je suppose qu’il pourra te masser et te fais signe d’ôter ta chemise, reculant sur le canapé pour que tu puisses t’asseoir entre mes jambes, dos à moi.

Les questions sur ce qui s’est passé me replongent dans les souvenirs de l’infirmerie. J’expose sans animosité la situation, ce qui est fait est fait. « On fera sans. » De toute façon il n’y a pas de moyens de faire autrement mais je veux que les gens comprennent que ce n’est pas parce que nous n’avons plus la pièce que les médecins ne sont pas pour autant présents. Certes nous avons moins de matériel mais penser que nous en avions énormément avant est une utopie. Le plus important continuait de manquer donc cela ne change rien. J’espère que cela viendra enfin à un moment. Mais ne pas mettre de quoi soigner les gens permet aussi de leur faire comprendre que nous ne pouvons pas nous combattre car il n’y a rien pour soigner ce qui en découle. Peut être est ce pour cela que nous ne pouvons pas en prendre. Ou parce que nos corps ne supporteraient pas. Difficile de savoir.

Je suis rarement curieux mais quand il s’agit des créateurs je le suis, ayant envie d’en apprendre plus sur cet endroit. Dahlia ? Un petit sourire naît sur mes lèvres, amusé. Elle qui ne voulait pas dévoiler son visage parce que cela permet d’inspirer plus de mystère je suis amusé que tu lui aies donné un nom ou bien qu’elle te l’ait dévoilé. Les règles seraient elles en train de changer et seraient il en train de se confronter justement à l’imagination d’un humain ? Mais ta conversation avec elle me fait penser à la mienne même si nous avons eu notre propre sujet. Je n’ai pas caché que j’avais été puni comme d’autres donc je réponds calmement et sans détour « J’ai été blessé le premier jour comme toi et j’ai aussi eu l’occasion de parler avec elle. » Je réfléchis à cette conversation dont j’ai déjà parlé lors de notre réunion tous ensemble même si peu pouvait comprendre mes paroles n’ayant pas vécu la même chose que moi ou ne se sentant pas concerné. Dommage que cette réunion paraisse désormais caduque vu les actions de Sixteen et Rouky.

« Elle n’était pas fermée à la conversation non plus. Je continue de penser que ceux qui nous régissent sont très bien organisés. Ils nous observent plutôt, comme si nous étions une expérience. De ce fait ils n’ont aucune raison de nous faire du mal, au contraire. Mais ils doivent mettre des règles pour que leur observation soit concluante et nous obligent à les respecter. » Si on ne met pas de règles à un protocole il ne fonctionne pas. « Je pense qu’il vaut mieux chercher à leur parler, comme tu l’as fait, que d’y aller en force mais en mettant autant d’individus dans un espace clos il est normal qu’il y a ait des débordements. La nature humaine est ainsi et j’ai l’impression qu’ils ne s’y attendaient pas, comme s’ils nous découvraient. De ce fait leur expliquer la façon dont nous nous comportons peut être une solution vers une évolution positive. » Ce qui serait une bonne chose car les tensions grandissent un peu trop en ce moment.

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Cela me fait penser à une question de Rouky et je me contente de répondre, simplement, sans jugement. « Je pense que ce serait la dénutrition et la déshydratation qui auraient raison de nous avant tout » Et qui entraînerait une faiblesse de notre corps et de notre esprit plus qu’une douleur aux épaules même si cela finirait forcément par nous affaiblir aussi. C’est une mort assez horrible à vrai dire. En tout cas tu ne vas pas mourir parce que tu as été suspendu pendant cinq jours par les bras. Bien entendu il faudra un peu de temps à ton corps pour s’en remettre mais tu as une bonne forme physique donc en te ménageant cela reviendra assez vite. Je te laisse ôter ta chemise et te mettre dos à moi. Mes mains sont chaudes donc je suppose que c’est la douleur qui te fait te crisper et commence à te masser plutôt doucement pour t’habituer à mes mains avant de me pencher sur le côté pour récupérer du baume et te masser plus longuement, te faisant parfois lever ton bras pour faire bouger tes muscles et dénouer ce que je sens trop tendu. Ta peau rougit sous mes mains, signe de tous les endroits à vif, mais cela va finir par passer au fil du massage même si ça n’a rien d’agréable au démarrage.

Le fait que tu sois d’accord avec moi sur le fait que la parole est plus importante que l’action me fait plutôt plaisir, je sais que tu es ami avec Rouky et Sixteen aussi je me dis qu’une autre personne capable de leur parler serait peut être pas de trop pour que nous puissions enfin avancer correctement dans le même sens. Qui sait ? « Mais savent-ils exactement qui nous sommes ? Qui sont les dizaines de personnes dans cet endroit ? Clairement ils nous étudient, cherchent à créer des situations précises pour voir nos réactions. Je ne dirais pas étrangers en effet mais observateurs, curieux. » Après c’est normal si nous sommes des sujets d’études qu’ils soient ainsi. Tu te tournes aussi j’ôte mes mains pour te regarder, observant ton épaule désormais face à moi et te faisant poser ton bras sur une de mes épaules pour masser trapèze et deltoïde alors que tu explicites ta pensée. « Elle pense effectivement tout ce qu’elle dit mais de là à ce que ce ne soit pas un jeu, j’ai un doute. Elle m’a dit lors de notre rencontre que « le jeu ne serait pas amusant si toutes les réponses étaient données d'emblée. Il faut chercher, creuser, découvrir et réaliser pour bien s'imprégner de la fatalité. » Mais une expérience et un jeu se comportent pareils quand ce n’est pas nous qui avons les cartes en main. » Et ce n’est clairement pas nous qui les avons.

Je te laisse reprendre ta place, passant de nouveau mes mains sur ton dos. « Tu n’es pas idiot Friday, tu es même bien plus réfléchi que bon nombre de personnes de cet endroit » Je finis par avoir discuter avec pas mal de personnes et peu sont capables de se poser de réelles questions mais peu aussi ont autant de cartes en mains que nous puisque nous avons pu parler à un « créateur » même si ce n’est pas dans les meilleurs conditions. « Même si elle a joué sur les mots avec moi je les pense sincère aussi. » Peut être à tort mais c’est ainsi. « Quel que soit la raison pour laquelle nous sommes enfermés dans cet endroit, à partir du moment où tu enfermes autant de personnes il faut des règles en effet. Le souci est que le changement de certaines rend le tout absurde. » Pourquoi nous demander de changer de chambres la nuit ? Pourquoi nous ôter la loi anti agression de 16 h à 22h ? Cela continue de faire expérimentation. « Après je comprends la dureté des punitions, c’est la seule façon de faire comprendre aux gens qu’il faut les respecter mais cela ne fonctionne pas avec tout le monde. Elle m’a clairement dit qu’on ne trouvera pas nos réponses en faisant des infractions, ce dont je me doute mais ils devraient ouvrir une discussion vers nous. » Les tensions s’accumulent depuis l’infirmerie et ce n’est bon pour personne.

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Expérience ou préservation, c’est une bonne question. Dans tous les cas je continue de penser, et je le fais depuis mon réveil, que si nous sommes là c’est pour une bonne raison et non pas juste un emprisonnement gratuit. Qu’on ait demandé à se trouver ici ou qu’on y soit pour une bonne raison je ne sais pas si ce qui nous attend dehors est vraiment mieux qu’à l’intérieur. Je ne sais pas pourquoi je pense cela, peut être que je me trompe totalement mais cela appuie une partie de ce que tu penses et aussi le fait que ce ne soit pas forcément négatif qu’on soit ici. Qu’on cherche à nous préserver ou à nous étudier. En attendant cet endroit n’est peut être pas parfait mais il est protecteur. On nous offre une nourriture et un repos approprié à un être humain, permettant ainsi de ne pas tomber malade. Nous avons aussi des activités. Même si elles ne sont pas nombreuses, elles ont le mérité d’exister. On aurait pu avoir beaucoup moins que cela. Cependant je ne suis pas comme toi, je suis totalement conscient que l’être humain peut jouer au créateur et je l’accepte.

« Ce n’est pas ma définition de l’intelligence ». Je me contente de répondre car nous ne sommes pas là pour discuter de notre différence d’interprétation d’un mot. Je t’ai dit ce que je pensais de toi je ne vais pas me battre pour que tu l’acceptes ou pas c’est une perte de temps aussi je continue de répondre à tes questions. Je te laisse tourner la tête de nouveau, posant mes mains sur mes cuisses et ne te lâchant pas du regard puisque tu le cherches. Tes pensées sont intéressantes, je n’ai encore parlé à personne qui pense ainsi. Je suis certainement le plus neutre face à ce que nous vivons et entend plutôt des réactions négatives face à notre enfermement et ce que nous vivons. J’observe la façon dont tu parles, prenant une grande respiration avant d’exposer enfin ton idée. Cela me fait légèrement sourire mais je te laisse parler, restant très calme et à l’écoute, te laissant te retourner totalement vers moi.

« Ce sera très intéressant de voir si ta conversation avec eux a un effet. » Car cela veut dire qu’il y a donc possibilité de discuter avec eux et de leur faire comprendre ce qui nous manque et ce qui ne fonctionne pas. « Nous pouvons en effet penser qu’ils nous donnent quelques cartes pour nous permettre de mieux nous connaitre, devenir plus solidaires et d’assumer les conséquences de nos actes. Plus il y a de règles et plus les gens les enfreignent, les alléger est une solution pour plus d’autonomie » Mais je leur conseille de ne pas essayer de toutes les alléger car certaines risquent de créer de vraiment gros soucis. « Tu vois les choses de façons différentes et c’est très intéressant. Beaucoup des gens ici pensent qu’il faut absolument sortir et que tout ceci est une prison. Je pense, comme toi, que ce n’est pas exact. Il y a plusieurs façons de voir cet enfermement et tu l’éclaires sous un jour nouveau qui est très intéressant. Il est possible en effet que leur façon de créer des nouveautés, de nous envoyer des objets et de faire apparaître une pièce puissent être des façons de nous aider, d’essayer de créer une cohésion de groupe. » Pourquoi pas après tout. « Mais leur façon de faire reste étrange à mes yeux. Par exemple pour les œufs que nous avons reçu certains ont eu des éclats de verre et j’ai du les recoudre. » Un peu violent comme façon de faire pour créer de la cohésion. Cela ne fait que renforcer la haine que certains ont pour eux. Est-ce un jeu pour eux ? Est-ce une façon de nous étudier ? Nous connaissent ils si bien ? Beaucoup de questions.

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J’ai, de toute façon, fini de te masser, ayant dénoué les zones les plus contractées que j’ai pu sentir. Après je ne suis pas kinésithérapeute ou bien ostéopathe donc je ne pourrais faire mieux mais cela t’aidera au moins à avoir plus d’amplitude dans tes mouvements. « Demandes à Zéro de continuer les massages. » Puisqu’il semble être ton compagnon, autant qu’il s’en charge, ce sera plus agréable pour toi. Je regarde ton nez comme tu me le présentes et pose mes index a plat, de part et d’autre de l’os pour le faire bouger et observer si cela te fait mal ou si je sens un quelconque soucis. Je suis loin de me contrarier sur le fait que tu me demandes de vérifier même si  je doute que cela ait bougé vu que cela fait quelque temps que je te l’ai remis en place. C’était un bon coup de poing que tu avais reçu, j’en suis peu surpris vu la personne qui te l’a collé, mais rien de grave.

En faisant mon auscultation je te donne mon point de vue. Je pense que tu fais bien de penser autrement que la majorité des gens ici qui pensent que nous sommes enfermés pour de mauvaises raisons car c’est certainement leur instinct primaire qui parle. Un humain dans un espace clos cherche forcément à en sortir : instinct. Mais je continue de penser qu’il vaut mieux apprendre à connaitre cet endroit et retrouver ce que nous sommes avant de chercher à sortir dans un endroit tout aussi inconnu. Surtout sans savoir qui nous sommes. Nous sommes en sécurité ici face à notre perte de souvenirs. Rien ne peut nous faire de mal a part nous même et ça encore, c’est à nous de le réaliser… « Non. » Je ne pense pas que 5 ait raison. « Tu ne cherches juste pas la facilité dans ton étude de cet endroit. Il est normal de se poser beaucoup de questions, nous avons tellement peu de données fiables auxquelles se raccrocher. » Je réfléchis à cette histoire de naïveté. « Je ne pense pas que leur apporter du crédit soit naïf. Il y a une différence entre leur faire aveuglement confiance et penser qu’ils nous veulent du bien tout en restant objectif sur les événements qui se passent et savoir leur dire ce qui ne va pas. » C’est ma conception de l’objectivité en tout cas.

Un petit sourire naît sur mes lèvres à ta réflexion. Je me suis aussi demandé pourquoi je n’avais pas été pris avec toi quand nous avons forcé la porte de l’infirmerie. Peut être voulaient ils jouer avec ma culpabilité. Mauvaise idée, je n’en éprouve aucune. « Cela dépend de ton caractère. Moi je suis homme à observer et à noter les choses, étudier les situations et écouter les gens pour avoir leurs réflexions. » Je suis définitivement plus un observateur qu’un acteur. « Je me doute que tu n’es pas comme moi… » Certainement pas même. « … aussi je pense que tu devrais continuer de parler de ce que tu penses à ceux que tu sens ouvert à la conversation. Essaies de voir s’il y a d’autres gens qui pensent comme toi ou aident les justement à voir les choses de façon moins négatives. Mêles toi aux gens, rends toi utile, il y a beaucoup de groupes qui se forment en ce moment. » Surtout avec l’essor des activités manuelles. « Je pense que tu trouveras par toi-même qui aider, avec qui parler. Et puisque Dahlia semble accepter de te parler, peut être peux tu essayer de lui parler quand tu auras des demandes à faire remonter des autres. » Pourquoi ne pas essayer ? Ça ne coûte rien. « Dans tous les cas, toutes les actions que tu peux mener seront utiles. » Ne jamais croire qu’on en fait trop.

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L’auscultation touche à sa fin. Je n’ai pas eu grand-chose à faire en tant que médecin à part te donner quelques conseils pour prendre soin de ton corps meurtri, c’est plus la conversation qui est intéressante que ton cas médical. Il est vrai que je peux conseiller. Je ne suis pas psychologue dans le fait où je suis bien trop direct et honnête pour l’être et que les plaies de l’esprit ne m’intéressent pas particulièrement mais je suis capable de conseils. Essayer de vous faire réfléchir à ce qui est en train de se passer et qui mérite votre attention. Tu n’es pas un jeune homme idiot, tu es impulsif, gamin, irréfléchi souvent mais tu me prouves que tu es capable de te poser quelques instants pour avoir une conversation intéressante et c’est important. Je juge qu’il ne faut pas faire de généralités et même si ce moment de calme n’est que furtif, il a le mérite d’exister et me montre que tu es capable de le faire. C’est une bonne chose.

« Il n’y a pas besoin d’être prêcheur pour parler aux autres » Absolument pas et je finis de vérifier que tout va bien pour ton nez avant de rajouter. « Dans la ruche se trouve un microcosme compliqué avec beaucoup de personnalités différentes. Tu ne toucheras pas les mêmes personnes que moi parce que tu es justement beaucoup plus nature que moi. » Parce que je fais facilement figure d’autorité ou bien parce que ma stature inquiète je ne peux pas parler à tout le monde et certains m’évitent. Mais toi tu es plus naturel, dynamique, souriant, tu auras certainement un accès plus facilement et surtout tu pourras les rassurer vu ce que tu penses de cet endroit. « Ce n’est pas une personne qui emmène les autres Friday, c’est une action commune. Il faut s’entraider pour avancer et le faire main dans la main. » Toujours la même rengaine. Ne pas penser qu’une seule personne peut faire avancer les choses et travailler ensemble avec tout type de vision de cet endroit, tout caractère.

« Parles-lui alors. Tu seras certainement un des seuls à vouloir le faire. » Parfois il faut aussi savoir compter sur ses forces et si tu te sens de parler à celle qui fait frémir toute la ruche, fais le. J’hausse un sourcil quand je vois que tu frottes ton nez mais ne dis rien, tu as compris que ce n’était pas à faire vu ton regard. « Merci » De me dire que je suis quelqu’un de bien et une personne à découvrir. Je ne m’attendais pas à cette réflexion mais c’est agréable à entendre. Je te libère totalement en te faisant signe que tu peux te lever. « Prends le temps de te remettre. Manges et bois bien. Fais-toi masser et tout ira bien. Tu as une bonne forme physique ton corps va se remettre. » Simplement. Je me redresse à mon tour pour ranger le baume et aller me laver les mains.

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