[HOT] Running or... || Feat. H02-247

C'est difficile parfois de simplement se lancer, de se laisser aller et faire le saut dans le vide sans réfléchir. C'est compliqué d'outre passer la peur qui dévore les tripes et file la nausée, de se convaincre que tout va bien aller. Il n'y a réellement rien de plus écrasant comme sentiment que cette nécessité de se faire confiance et simplement fermer les yeux pour faire ce saut de l'ange qui nous fera nous casser la figure ou nous en sortir sans l'ombre d'une égratignure sur la finalité. Non pas que je manque de confiance en moi ou en mes capacités, mais je crains tout de même ce qui semble presque désormais faire parti de moi tant je me suis habitué. À la position, à la sensation, à la douleur qui a diminué un peu plus davantage jour après jour pour ne laisser que ce pincement léger m'agressant les nerfs à l'occasion. L'ecchymose n'est presque plus, le mouvement est de plus en plus revenu. J'arrive même à réussir à me laver un peu plus convenablement en utilisant mes deux bras si j'use de délicatesse à outrance dans l'usage de mon bras en bonne voie de guérison. Presque deux mois, c'est ce que j'ai compté sur un coin de feuille. Presque deux mois coincé dans cette position à alterner les attelles et les traitements bidons dans l'espoir d'arriver à trouver quelque chose qui ferait le boulot. Presque deux mois à laisser les cernes se creuser sous mes yeux parce que le sommeil, ou plutôt l'absence de sommeil, a assurément été le pire moment de toute cette expérience que je ne sais qui prier pour ne pas la voir se réaliser de nouveau. Ce n'est pas pour moi les bras cassé, ce n'est pas pour personne, mais le fragment de ce qui semble être un souvenir que j'ai récupéré semble tendre à me prouver que les blessures en générales ne sont pas pour moi. J'ai passé des journées entières à observer les cicatrices à ma jambes dans l'espoir d'enfin comprendre ce qui s'est passé, mais rien. Nada. Que ce verre brisé contre le mur encore et encore et encore et ce plâtre ou je ne sais quoi monstrueux qui m'immobilisait là. Pourtant je marche, pourtant je cours... je courrais... et c'est précisément ce qui me coince sur ce tapis depuis près de quinze minutes maintenant sans que je ne me sois convaincu de le mettre en marche.

La peur, la crainte, l'appréhension et non pas pour ma jambe qui a déjà encaissé son lot de tapis avant que je ne me casse le bras. Plutôt ce bras et les chocs de la course qu'il ne supportait plus après s'être cassé. Chaque pas, chaque pression, répandant la douleur jusqu'à mon épaule sans me laisser d'autre choix que celui de tout stopper pour ne pas empirer ce qu'il était déjà difficile de supporter. Pourtant ce matin-là j'ai décidé d'essayer d'outre-passer la peur et la douleur et faire confiance à mon corps me disant que c'est bon ça ira. La douleur qui s'est presque dissipée ne devrait pas trop m'incommoder, puis ce n'est que courir. Ce n'est que faire ce qui m'a semblé si libérateur dès mon arrivé. C'est le premier pas vers cette routine que j'aspire depuis deux mois retrouver et ce bien être que je veux effleurer du bout des doigts.

Je fixe la commande du tapis en me grattant la nuque, soupirant comme si j'observais un problème que je ne sais pas régler alors que c'est pourtant simple. Arrêtez de faire le con et me lancer. Le pire qui va arriver c'est que j'aurai mal et je vais arrêter. Ce n'est pas comme si j'étais à risque de me casser le nez et ne plus arriver à me relever. De ce côté j'ai déjà donné récemment et même de ça j'ai réussi à m'en sortir. Avec un minimum d'aide, certes, mais rien qui ne m'empêche de me tenir à cet endroit stupidement depuis si longtemps. « Aller... » Que je marmonne entre mes dents avant de poser mes pieds de part et d'autre du tapis pour finalement l'activer. Un pied à la fois, tenir la rampe à une main pour ne pas tomber et... et tout va bien. Tout va même très bien... Ce que je peux être... con. Simplement con. Si je commence à avoir la trouille pour si peu ça va mal se terminer toute cette histoire.

Ça fait du bien, tellement de bien, de sentir cette onde me traverser le corps alors que je cours enfin sur ce fichu tapis que je ne fais que fixer depuis l'accident malencontreux qui m'a placé dans cet état. Ça fait du bien même si je cours au ralenti, même si je réalise rapidement que deux mois sans courir ça a assurément dégradé ma capacité à bien le faire et surtout à le faire longtemps. Je sens aisément que j'ai le souffle court rapidement, les jambes molles et douloureuse même si je ne cours pas depuis longtemps. Je sens tout de même le choc qui se répercute dans mon bras à chacun de mes pas, la faible douleur qui me ferait presque sourire tant elle n'est en rien comparable avec ce que j'ai pu vivre au cours des dernières semaines. Ça va mieux, mon bras va mieux, et même si j'en ai perdu au cardio bon sang que je suis heureux de la perspective d'enfin récupérer mon bras sous peu. Pas que je croyais qu'il était perdu à tout jamais, même si je n'ai pas toujours fait très attention, mais le temps passait si lentement qu'à un moment je croyais presque que oui je serais coincé dans cette position beaucoup trop longtemps pour le bien de mon corps et surtout de ma santé mentale. Je n'y croyais plus et là, maintenant, les faits sont là. Je vais y arriver, c'est presque terminé, et pour le reste j'aurai largement le temps de me rattraper et recommencer à courir et faire le reste pour retrouver un minimum de forme physique et ne pas simplement être la larve inutile que je suis depuis que je suis coincé avec cette stupide attelle. Au moins maintenant je sais pourquoi le sport me fait tant de bien, pourquoi il me semble si essentiel dans ma vie. Je sais que je devais en faire régulièrement, tous les jours, souvent, pour les besoins de ce boulot que 5 m'a aidé à découvrir. Un militaire qui ne fait pas de sport ça ne ferait tout de même pas de sens.

J'en suis là dans mes réflexions, à simplement apprécier la douleur, la bonne douleur, qui agresse mes muscles, lorsque j'entends des propos me semblant adressés et que je me retourne en direction de l'homme que je n'avais pas remarqué s'être installé sur un tapis non loin de moi. J'étais visiblement trop perdu dans ma bulle. Je souris, j'ai envie de sourire. J'ai envie de revivre un peu et ça me fait tellement de bien que je sens ma bouche s'étirer d'elle-même malgré le fait que ce soit mon bras qui ait attiré son attention. « H01-7, mais tu peux te contenter de 7. Ça devient long et chiant ces noms. Et... je crois en effet que nous ne nous sommes jamais parlé. » Dis-je en tenant un peu plus fermement la rampe de ma main libre pour m'assurer de ne pas tomber en continuant de le fixer. « C'est arrivé quand il y a eu le tremblement de terre. Je ne sais pas si tu y étais ou si tu en as entendu parler. Bref, mauvaise chute et bras cassé, mais il est en bonne voie d'être réparé. »

Je reporte mon regard devant-moi pour ne pas tomber, histoire de me stabiliser un peu, tout en acquiesçant de la tête lorsqu'il mentionne qu'on se fait chier ici. Je sens simplement un plus grand sourire étirer mes traits en reportant mon attention sur lui. « Ah ça... c'est certain que les distractions commencent à manquer. Les passe-temps sont plutôt limités alors on fait rapidement le tour. » Et je sais de quoi je parle coincé ici depuis plus de deux mois et ayant eu amplement le temps d'explorer chaque millimètre de chaque espace et chaque passe-temps à disposition. J'ai même essayé de dessiner alors que ce n'est assurément pas dans mes cordes. La seule chose qui a vraiment sorti de l'ordinaire, de la routine... n'est peut-être pas forcément adapté à tout le monde ici. Sinon j'imagine que ça se saurait et que le mot se serait passé depuis le temps. Enfin, j'imagine. Les rumeurs semblent courir vite dans les environs, ça a le mérite d'occuper. « T'as déjà tout testé pour t'occuper? Personnellement j'avoue que tout ce qui touche l'exercice physique est assurément la meilleure chose à faire ici. Ça aide à juste... expulser le stress, la rage ou l'énergie et après on se sent assurément mieux. »

Heureusement oui que cette fichue fracture sera bientôt du passé parce que j'en ai marre de me balader ainsi, de vivre avec cet handicape et d'être si limité face à tant de choses depuis tant de temps. Ce n'est pas humain de devoir vivre dans cet état dans cet endroit. Ce ne l'était pas avec les moyens limités originellement présents lorsque c'est arrivé et ce ne l'est pas davantage avec l'infirmerie qui a subitement ouvert sa porte sans raison apparente. Ma patience, ou peut-être mon manque flagrant de patience par moment, vont enfin avoir porté fruit après tout ce temps passé à en prendre plein la gueule à chaque seconde qui passe parce que cette prison n'est pas foutue de nous donner un minimum de médication. Dieu merci j'ai pu noyer tout ça au moins deux fois avec un peu d'alcool, mais deux jours en deux mois ce n'est pas ça qui m'a épargné de cette folie légère qui commençait à me gruger et me rend visiblement plus euphorique que nécessaire à simplement courir sans but sur ce tapis. Ça fait simplement du bien d'avoir ce petit quelque chose qui me fait me sentir moi-même ne serait-ce qu'un peu à nouveau... « Ça va beaucoup mieux alors j'ai bon espoir que d'ici quelques jours je pourrai essayer de redonner un peu de tonus à ce pauvre bras. » Que je réponds en esquissant un nouveau sourire avant de le questionner sur ce qu'il a testé pour s'occuper un peu, sachant trop bien que quelques jours, voir même quelques heures peuvent suffire à ce qu'on tourne en rond un peu trop pour notre propre bien. Je m'étonne même de ne pas encore avoir vu personne hurler sa folie... Quoiqu'il y a bien ce type qui a chanté une chanson sur une table qui commence peut-être à glisser vers cette douce folie qui sait. Mon voisin de tapis mentionne justement la chanson ainsi que des histoires, usant d'un brin d'auto-dérision au passage ce qui n'est pas un mal en soit. Je me demande tout de même quel genre d'histoires il peut bien raconter pour passer le temps. Des récits fantastiques sur cet endroit peut-être? Des théories sur la raison de notre présence ou l'extérieur? Quelques fantaisies plus agréables à entendre de la bouche de quelqu'un qu'à lire dans l'un de ces trop nombreux livres qui sont d'un mauvais et d'un ennui? Peut-être que je lui demanderai, mais en attendant je le laisse continuer.

Je le laisse parler de piscine, d'océan, et je me dis qu'en effet ça ferait un bien fou de simplement se laisser flotter dans l'eau, nager en paix, et surtout que ça changerait de ce matériel sportif qui fini par tourner en rond comme tout le reste. Il me vend presque du rêve là je dois l'avouer et je me dis que ça aurait été plus qu'apprécié d'avoir ça lorsque j'ai eu le bras bien brisé ne serait-ce que pour le reposer un peu hors de cette attelle du démon. « J'avoue qu'une piscine... » L'océan, les pieds dans le sable... Je ne me souvenais pas même si j'avais déjà posé les pieds dans le sable, dans l'herbe, de la peluche... Cet endroit avait réellement un don pour nous faire nous sentir 'vierge' de toute chose, comme si on devait tout redécouvrir à nouveau pour la première fois. Pensée qui laissa plus que rapidement place à un rire franc lorsqu'il poursuivit avec ses histoires de partouze et autre ainsi que cette allusion à l'explosion plus que facile à interpréter. Comment répondre à ça autrement que franchement... ou presque? « J'admets que j'ai pensé que ça se produirait beaucoup plus que ça ne semble être le cas en ce moment. C'est une merveilleuse façon d'évacuer la pression de se le faire exploser ça je peux te le confirmer. Ça a au moins le mérite de changer le mal de place, mais assurément ça... donne un petit regain d'énergie si on peut dire ça comme ça. » Et juste qu'où est-ce que je pousse le vice des propos, moi qui suis visiblement un peu trop franc pour mon bien à l'occasion? « Personnellement je me sens mieux, voilà. » Que j'ajoute en souriant toujours. « Battle Royale par contre j'espère qu'on pourra éviter parce que je ne crois pas que cet endroit restera très populeux longtemps si c'est le cas. » Et c'est un détail dont je m'étonne presque de me souvenir, Battle Royale, mais à avoir cherché à feuilleter des ouvrages sur l'armement pour me secouer un peu l'esprit ça ne devrait pas m'étonner à ce point de me remémorer un jeu de guerre d'une violence inégalée.

J'admets avoir eu un sourire pour moi-même lorsque mon voisin de tapis a ralentis le pas, me disant que finalement je n'avais peut-être pas perdu à ce point niveau souffle même si je sentais bien que ce n'était en rien comparable au rythme que j'arrivais à soutenir à mon arrivé. Ça n'en demeurait pas moins appréciable de voir que j'arrivais encore à souffler un peu plus que la moyenne des gens. Enfin, si c'est bien la raison qui l'a fait descendre de son tapis puisqu'une quelconque forme d'explication à ce sujet n'est pas du tout ce qui s'est expulsé de sa bouche comme une évidence à laquelle je ne savais pas trop quoi répondre sur le coup. Pas que je ne connaissais pas la réponse, du moins je croyais connaître la réponse, mais simplement parce que je fus... surpris peut-être de voir la discussion s'enligner si franchement dans cette direction. Il faut dire que j'avais un peu poussé la chose moi-même alors ça ne devrait pas tant me surprendre, mais on ne sais jamais comment sont les gens. On ne sait pas comment sont les gens ici ni comment les situations vont évoluer. Le moment auquel j'ai fait référence étant justement l'un de ces instants où on imagine pas une telle chose se passer et finalement on est bien surpris du résultat. Est-ce la prise deux qui se dessine devant moi? Ce serait sans doute un peu trop m'avancer que d'imaginer la chose et ainsi donc je me suis contenté de répondre au questionnement, toujours si franchement. Sans doute me sentais-je un peu trop en ce stade de 'qu'est-ce que j'ai à perdre de toute façon' pour ne pas le faire. « Je crois bien faire les deux en fait. » Pourquoi se limiter alors que les deux options me semblaient assurément agréables à leur façon? Pourquoi se limiter semblant être le mot d'ordre en général au niveau de mes préférences de toute façon vu ce que j'avais remarqué depuis mon arrivé et fort heureusement je vis bien avec là où ce n'est peut-être pas le cas de tous. Assurément pas un soucis pour mon vis-à-vis qui s'exclame sans peine où il se situe sur ce plan.

Quant à savoir si ce serait une grosse perte de devoir se la jouer Battle Royal... Oh j'avoue qu'il y a bien une ou deux personnes dont je serais plus que capable de me passer, mais de là à dire que je serais capable de les tuer pour ne plus avoir à les supporter... Je ne sais pas. Je... ne crois pas. Difficile à dire quand on sait avoir fait l'armée sans pour autant se souvenir ce qu'on y a fait exactement. Je pourrais avoir liquidé un village entier que je ne le saurais pas. Sixteen a bien dit l'avoir vu dans mon regard dès le début après tout, que je serais en mesure de faire du mal. Ça se voyait dans mon regard, mais à ce point? Ça non je ne le sais pas. « J'imagine que ça dépend du but de cet endroit. » Dis-je alors qu'il descend du tapis pour venir s'assoir face à moi. « Si le but est de repeupler la planète, tuer la moitié de l'endroit ce n'est pas le meilleur des plans. En terme de divertissement je ne dis pas, mais dans tous les cas... ce serait sans doute une grosse perte dans quelques cas oui. Les bonnes personnes ne savent pas toujours se défendre comme il se doit. C'est pour cette raison que d'autres doivent le faire à leur place. » Précisément le genre de discours qui me rassure tout de même un minimum quant à la raison pour laquelle j'aurais pu rejoindre l'armée qui, comme tant de chose, m'est encore inconnue.

« Pour le reste écoute... le moment où s'est arrivé n'était assurément pas prévu pour ça, mais au final on a simplement parlé franchement, testé et... visiblement ça nous disait tous les deux. » Je réduis un peu la vitesse du tapis à mon tour, pas tant parce que je suis essoufflé que parce que je ne veux pas pousser mon bras à sa limite dès le premier essaie. « C'est compliqué un peu ce genre de chose dans cet endroit, enfin à mon avis. Surtout parce que c'est facile de laisser les autres parler pour une raison ou une autre, de laisser les rumeurs nous faire du rentre dedans alors que ce n'est pas forcément ce qu'on voulait. Si le but de la chose est clair et bien établit dès le début pour les deux camps je n'y vois pas de soucis personnellement. On reste des être humains après tout et c'est dans la nature humaine d'avoir besoin de prendre un peu de bon temps à l'occasion. » J'arrête finalement le tapis, frottant un peu mon épaule par réflexe davantage que parce que j'ai réellement mal. Me sentant plutôt bien en fait et ce que ça peut être encourageant et rassurant. « Peut-être que la personne qui t'a jeté n'était pas prête encore, peut-être que ce n'était pas la bonne personne ou peut-être qu'elle voulait plus. Je ne sais pas je n'étais pas là, mais si le... besoin... est là j'imagine que ce n'est pas un mal d'essayer de trouver à le combler. »

Je me sentais réellement comme un psy en cet instant où je donnais l'impression de décortiquer ce qu'il venait de me dire pour lui donner ma vision de la chose. Une vision exprimée un peu trop sérieusement pour mon bien sans doute, mais tout comme c'était dans la nature humaine d'avoir besoin d'évacuer à l'occasion ça l'était visiblement dans la mienne d'aborder des sujets totalement anodins d'un ton semblable à celui utilisé par un médecin pour annoncer à quelqu'un qu'il a le cancer. Tout ça en souriant. Décidément je ne suis réellement pas doué pour les discussions et la socialisation, assurément trop franc pour mon bien et un jour je vais le regretter je le sens. Un jour je dirai une chose de trop à la mauvaise personne et je vais m'en mordre les doigts, même si je sais pertinemment que je suis tout autant en mesure de mentir avec le même sérieux désarmant collé au visage. Ça ne peut pas être une bonne chose, mais s'il y a bien une chose qui n'a pas changé depuis mon arrivée c'est ça alors j'imagine que je n'aurai d'autre choix que celui d'apprendre à vivre avec ça. Apprendre à vivre avec le fait que même si j'arrive à sourire sans peine, je ne serai définitivement jamais le clown de service de l'endroit et encore moins le morning sunshine. Je l'avais écouté répondre à mes commentaires en ralentissant le pas sur le tapis, bien d'accord avec lui sur le fait que si le but de cet endroit était de repeupler la planète il ne s'y prenait définitivement pas de la bonne façon. Surtout si certains d'entre nous se contentaient de tester la création de bébés avec leurs semblables. À moins d'un miracle je ne crois pas que deux hommes arriveront à engendrer la vie et si c'était le cas je ne veux pas même imaginer de quelle façon se poursuivrait le reste du processus et encore moins la finalité. Il y a de quoi faire des cauchemars durant plus d'une nuit.

Il enchaîne en parlant des gens qui pourraient arriver en ayant besoin d'un traitement quelconque et l'inaptitude de cet endroit à gérer ce type de situation. Pas que ça me semble être arrivé pour le moment, ou alors je n'ai pas croisé les bonnes personnes, mais il n'a tout de même pas tord. Il y avait quelque chose dans cet endroit qui faisait très 'laissé à nous-même' sans pour autant impliquer qu'on veuille nécessairement notre mort, mais nous n'avions réellement que le stricte minimum. Du moins, jusqu'à ce que des choses appairassent comme par magie pour une raison qui m'échappe encore. « Je crois que si quelqu'un avait compris à quoi sert cet endroit ça se saurait. En attendant... j'imagine que le mieux à faire c'est essayer de garder toute notre tête jusqu'à ce qu'on en sache davantage. » Je descendis finalement du tapis, m'essuyant le front du revers de la manche en me disant que j'aurais probablement dû retirer cette foutue chemise avant de me lancer même si je ne comptais pas courir durant des heures. Surtout en ayant une attelle si facile à replacer après coup, mais bon il était trop tard pour ça. Je me suis donc contenté de me diriger vers lui pour aller m'asseoir face à lui, admirant comme la discussion était un joyeux mariage de sérieux et légèreté dans les thèmes abordés.

Il poursuit en mentionnant le besoin plus que l'envie, la drogue que cela représentait en quelque sorte d'ainsi pouvoir s'échapper et s'enivrer de l'injection pure d'adrénaline que nous offrait cette intimité partagée. J'esquisse un faible sourire lorsqu'il mentionne être déprimant et détourne la tête avant de prétexter une quelconque forme de diversion pour changer un peu l'ambiance alors que je sens ce feeling de psy qui se presse à nouveau contre mes lèvres. Je pose une main sur son épaule, pas longtemps, juste un peu, juste pour le rassurer un peu que ça va. « Ce n'est pas déprimant je te rassure. Je crois que j'ai déjà atteint mon seuil de déprime avec cet endroit tu vois alors ça ne descend pas plus bas. Pas besoin de t'excuser. Puis c'est normal je crois de se sentir un peu secoué quand on prend le temps de parler de ce bordel. Ça reste plus facile de juste... vivre le truc sans le décortiquer. Pour le reste... » Je soupire en l'observant toujours avant d'afficher un large sourire. « L'envie grimpe rapidement après le besoin ça je peux te l'assurer. Le corps qui n'a rien fait depuis tu ne sais quand, il profite de la moindre petite seconde qu'il peut aller gratter pour l'absorber complètement. Puis juste... tu sais sentir la chaleur de quelqu'un d'autre contre toi, la présence, ça a ce petit quelque chose de rassurant qui te fait presque regretter que ce ne soit pas direct deux occupants par lit. Bon clairement on aurait pu tomber sur les pires personnes et on aurait pas pu s'en sauver vu la chance qu'on a, mais juste... sentir quelqu'un près de toi même si ce n'est que quelques minutes on dirait que ça pose un baume quelque part à l'intérieur. Ça occupe, brièvement oui, mais je crois que c'est vraiment ça qui fait du bien. Ne plus se sentir seul, un peu. » Je pince les lèvres avant de continuer. « Bon tu vois maintenant c'est moi qui est déprimant. Aller, balance la chanson ou l'histoire qu'on se change un peu les idées. »

Y a-t-il quelqu'un en ce monde qui est réellement fait pour être seul? Y a-t-il réellement quelqu'un qui peut prétendre ne pas avoir besoin d'un minimum de chaleur dans sa vie, dans son lit? Pas forcément pour profiter de l'acte fusionnel en soit, mais simplement pour sentir le cœur d'un autre battre contre le sien. Entendre la respiration d'une personne soufflant doucement à son oreille d'une plénitude sur laquelle se calquer pour se calmer. Sentir l'étreinte de bras se refermer contre nous pour s'approprier ce sentiment de protection engendré d'une simple étreinte qui exprime parfois bien davantage que les mots. Fermer les yeux au contact de doigts glissant doucement dans les cheveux, d'une peau en frôlant une autre. Une simple présence pour rassurer et conforter, pour faire sourire et faire pleurer. Une présence pour poser un baume à l'âme et à l'esprit, pour consoler, pour dire que tout va bien aller. Ça, juste ça, peut suffire plus que bien des choses à calmer le corps secoué de mille et une choses tout autant que l'esprit que ne sait plus dans quel sens tourner. Alors je le crois, trop bien, lorsqu'il mentionne croire ne pas être fait pour être seul. Moi non plus. Je le sais, le sens au plus profond de mes tripes et l'ai expérimenté plus que je ne l'aurais espéré lors de ce trop bref moment où je me suis senti si bien que j'aurais voulu figer l'instant dans le temps. Si bien... je ne m'étais assurément pas senti ainsi depuis que j'étais arrivé il y a de ça plus de deux mois maintenant. Une éternité dans ce lieu, une éternité dans cette vie qu'on ne savait réellement de combien de temps formée. J'ai senti comme j'avais besoin d'une présence près de moi même si je sais que mon attitude doit parfois hurler tout le contraire. Trop fier pour l'avouer, trop orgueilleux pour le demander, trop moi visiblement pour plier l'échine simplement pour obtenir ce que je veux lorsque je ne suis pas simplement placé devant le fait accomplis. Totalement apte à m'imprégner de la chose dès lors que les hostilités sont lancées, mais fort peut enclin à simplement foncer dans le tas tête première pour obtenir gain de cause. L'armée, je ne pouvais que le supposer. Encore et toujours l'armée qui me dessinait de traits qui ne pouvaient être effacés, gravant en ma chaire et ma personnalité chaque once de l'être que j'ai dû être par le passé. Si droit, si convaincu de faire la bonne chose et agir de la bonne façon, si... envieux parfois de la facilité des autres à simplement agir sans se poser de questions.

J'étais néanmoins heureux d'entendre que ma petite tirade ne lui donnait pas envie de simplement s'ouvrir les veines pour passer la déprime, ce qui aurait été dommage il faut dire. Laissant le silence planer quelques instants alors qu'il mentionna vouloir trouver une chanson qui elle ne lui donnerait pas envie de passer à l'acte. Je l'observe en silence, attendant patiemment avant qu'il ne se lance d'une voix fort mélodieuse je dois l'admettre me soutirant sans peine un large sourire. Écoutant les mots, me laissant bercer par la musique jusqu'à ce que je ne sente ses doigts toucher les miens. J'aurais pu reculer, retirer ma main ou même hurler. Je ne doutais pas que certains l'auraient fait, mais je n'en avais pas envie. Je le comprenais trop bien, ce besoin d'une présence, tout autant que je me doutais sans peine avoir en quelque sorte alimenté la chose de mon franc parlé et les propos que je lui avais lancé sans réelle retenue. Je pris donc sa main dans la mienne, caressant sa peau du bout des doigts en le fixant et esquissant un fin sourire. « Jolie chanson. » Je relâche ensuite sa main pour pouvoir m'appuyer sur la mienne et me relever avant de la lui tendre. « Aller vient. »

L'aidant à se relever, je l'entraine assurément tout sauf innocemment jusqu'à mon logement. Me disant qu'à ce point il n'y a plus rien à perdre de toute façon. Je l'y fais entrer, un large sourire toujours étiré sur mes lèvres avant que je ne pousse dans ma chambre, fermant la porte derrière-nous puis l'agrippant à une main par la chemise pour le plaquer contre le mur. M'approchant, me pressant contre lui en le fixant dans les yeux pour chercher à y voir une quelconque forme de réaction. N'aspirant assurément pas le mettre mal malgré tout ça. « Je crois qu'un peu de chaleur te fera le plus grand bien. » Que je lance un peu à la blague. « Mais c'est à toi de choisir ton poison... De la chaleur, une présence... une présence ne peut être qu'une présence, une pression, des bras, ou... » J'effleure simplement ses lèvres du bout des miennes sans les embrasser pour autant. « ...plus. »

Je passe un bras derrière-lui, glissant une main dans son dos que je caresse doucement du bout des doigts lorsqu'il me demande si ça me dérange qu'il reste un peu. « Non du tout. » Que je réponds simplement là où je me serais senti assurément horrible de lui avoir fait cette promesse silencieuse de chaleur et de réconfort pour finalement simplement tirer un coup et le jeter dehors. Ce n'était pas du tout le but de la chose et ça ne l'avait jamais été non plus d'ailleurs. Je ne savais simplement pas comment me sentir, comment réagir, face à ce voile de tristesse presque palpable ayant glissé contre son visage et cette nouvelle attitude qu'il abordait. Je ne savais pas si je devais me confondre en excuse ou simplement le serrer plus fortement contre moi pour essayer de calmer peut importe ce que j'aurais pu avoir engendré. Alors je reste simplement silencieux un moment, profitant de la chaleur de sa peau pressée contre la mienne en fermant les yeux, de sa chaire que je caresse doucement jusqu'à ce qu'il mentionne un souvenir. C'est donc ça... Je sens qu'il va ajouter à la chose en l'entendant souffler, restant cloitré dans mon silence en attendant la suite. Il mentionne une alliance qu'il ne m'a pas semblé le voir porter, peut-être un divorce comme il le mentionne lui-même. Il parle d'enfants... et la façon dont j'avais formulé mon commentaire si peu de temps plus tôt me résonne à l'esprit. En avais-je aussi? Marié je ne l'étais certainement pas non plus en l'absence d'une bague à mon doigt, mais le mariage n'était pas forcément nécessaire pour avoir des enfants bien que si réellement l'armée était ce dans quoi j'étais versé... Je me voyais presque mal à avoir un enfant à qui avoir fait subir le si... carré de ma personne, mais surtout les absences qui me semblaient évidentes pour le métier. Les nombreuses marques couvrant mon corps trahissant sans mal que je n'étais pas simplement resté calme dans mon coin.

« Cet endroit a d'horrible qu'il juge bon de nous rappeler des choses au compte goutte sans contexte, sans détails, sans... tout ce qui peut venir avec. Ce n'est que des morceaux d'un casse-tête dont on a pas le modèle et c'est... frustrant de ne pas savoir où les placer. » Frustrant oui. Tout aussi frustrant que cette mélodie qui me grattait l'esprit, que cette scène, ce verre qui éclate avec force contre un mur dans cette pièce tamisée, cette rage et cette peine que je ressentais chaque fois que j'y ai pensé et que je ne peux toutefois pas m'expliquer. « Désolé si j'ai réveillé ça. » Que j'ajoute après une brève hésitation, caressant toujours mécaniquement son dos de mes doigts. « Ça semble te tourmenter et c'est... disons loin du but recherché alors oui désolé. Je ne voulais pas te blesser. » Mes souvenirs, enfin mes bribes de souvenirs, m'étaient revenues hors contexte, hors contact, hors rencontre, et je ne voulais pas même imaginer le sentiment que cela pouvait engendrer de se rappeler ça, ce détail, alors qu'on passe du bon temps avec quelqu'un d'autre. La culpabilité peut-être même de savoir qu'il y a peut-être quelqu'un quelque part qui nous attend alors qu'on... fait sans. Peut-être que j'avais quelqu'un aussi qui sait, peut-être, mais je ne sais pas. Mon cerveau semble si... ancré dans la douleur que j'ai l'impression que le reste, si reste il y a, n'arrive simplement pas à se frayer passage dans mon esprit. « Si ça se trouve, tout le monde se porte peut-être très bien si vraiment il y avait quelqu'un dans ta vie, si tu avais des enfants. On ne sait pas ce qu'est cet endroit et on ne sait pas pourquoi on est là alors le mieux est probablement de rester optimistes jusqu'à ce qu'on en sache davantage. »

Positif n'était pas réellement le terme que j'aurais employé pour décrire mes propos, pas davantage qu'optimiste ou utopiste. Réaliste me semblait être le terme le plus approprié. À défaut d'avoir une quelconque forme de preuve de quoi que ce soit, même si comme sans doute tout le monde dans cet endroit j'avais mes théories, j'essayais de ne pas trop de me faire une tête sur la réalité de l'endroit ou ce qu'il pouvait y avoir dehors. J'essayais de ne pas imaginer un monde en perdition où mes proches dont je ne me souviens toujours pas seraient blessés si ce n'est morts. J'essayais de ne pas imaginer des enfants malmenés dans les ruines du monde que j'ai oublié, de ne pas imaginer un potentiel être aimé affamé ou blessé. Sans preuves, le monde extérieur et cet endroit pouvaient être tant de choses que d'imaginer des scénarios catastrophes me semblait simplement exagéré. « Je... crois que j'étais dans l'armée. Je n'ai pas de souvenirs précis de la chose, mais il y a des... comportements que j'ai qui tendent dans cette direction. Alors c'est peut-être simplement un autre trait d'essayer d'avoir des preuves avant de présumer. Si j'avais des missions quelconque à réaliser ou je ne sais quoi, je me dis que de se lancer corps et âme sans savoir ce vers quoi on s'en va ce n'est pas la meilleure des options. J'essaie juste d'être réaliste, j'attends les preuves et en attendant j'espère simplement que tout se passe bien même si je ne me souviens de personne. » Je le sers un peu contre moi lorsqu'il mentionne que malgré cette tentative d'oublier un peu l'endroit visiblement on ne peut pas y échapper, tristement. Le laissant se redresser ensuite et le fixant en souriant à son commentaire. « Tu as été parfait. » J'aurais pu lui renvoyer la question, mais je ne l'ai pas fait. La réponse ne m'important pas réellement, pas davantage que lors de la première fois. Les expressions de son visage, la réponse de son corps et ses gémissements ayant plus qu'amplement suffit à combler une quelconque forme d'insécurité qui aurait pu m'habiter.

J'apprécie le léger baiser même si j'aurais voulu le faire durer, le laissant se détacher à regret alors que le simple contact de ses lèvres contre les miennes me tordait les tripes en une envie pressante de l'embrasser davantage. J'acquiesce simplement de la tête lorsqu'il me demande s'il peut me poser une question, fronçant légèrement les sourcils lorsqu'il mentionne la cicatrice plus que difficile à rater sur ma cuisse. J'esquisse un faible sourire qui ne perdure pas à sa question, étirant la main pour la toucher. « Non. Elle ne me fait pas mal. Elle semble... avoir quelques années même si je ne peux pas dire combien. C'est comme pour le reste, comme pour toutes les autres marques que j'ai, je ne me souviens pas comment je les ai eu, mais je suppose que si j'ai réellement fait l'armée... j'ai dû être blessé à l'occasion j'imagine. Peut-être que j'étais vraiment un soldat de merde hyper maladroit et que je me suis juste cassé la figure chez moi qui sait. » Terminais-je en essayant de blaguer un peu. J'avais bien remarqué une genre de... résistance dans ma jambe en courant. Comment quelque chose qui bloquait un peu sans pour autant engendrer une douleur insupportable alors j'imaginais qu'il y avait plus avec cette cicatrice que ce qu'elle voulait bien montrer, mais c'était difficile à dire. Comme pour tout, comme pour chaque chose avec cette amnésie à la con.

« Des marques quelconque sur ce si magnifique corps qu'est le tient? » Demandais-je à mon tour en le dévorant du regard. « Et... j'espère tout de même que malgré tout ça et le souvenir, ça aura aidé un minimum à ce que tu te sentes un peu moins seul. Oui bon je sais que c'était très dans le vif de la chose, mais n'hésite pas à venir me voir si tu te sens seul et que tu as besoin de compagnie pour parler un peu... ou pour un câlin. Je fais très bien les câlins aussi. » Tentative peut-être vaine de détendre un peu l'atmosphère un peu plus triste que je sentais s'installé sans peut-être y arriver, mais au moins j'aurai essayé.

« Je suis toujours vivant c'est le principale oui. » C'est le point qui surpasse assurément tous les autres puisque peu importe ce qui a pu se passer, peu importe la façon dont j'ai pu récolter cette jolie collection de cicatrices, je suis toujours vivant pour en parler. Du moins, j'espère encore l'être lorsque je retrouverai un semblant de souvenirs et serai en mesure d'en parler plus amplement. M'imaginant sans peine me la jouer papy assis dans sa chaise qui raconte les histoires de 'son époque' comme si c'était quelque chose qui se devait d'être raconté alors que non, pas réellement. Manquant assurément de cheveux blancs pour le faire dans les règles de l'art, mais peut-être que j'aime simplement raconter des histoires. Comme tout le reste ça se perd dans le lot de ces nombreuses choses que je ne sais pas, que je ne peux pas pointer du doigt comme il se doit. Comme tout le reste ça se perd dans le lot de ce que j'étais et ne suis peut-être plus. Qui sait? Personne ne sait, pas même moi, alors il ne me reste que ça. Les éclats de présomptions s'étalant dans un coin de mon esprit sans que je ne les mentionne pour autant. Comme si j'avais... peur d'afficher qui je crois réellement être, essayant pourtant de rester véridique à moi-même compte tenu des circonstances. Essayant de faire au mieux pour juste gérer la chose comme je peux, comme tout le monde. J'essaie de réorienter la discussion dans sa direction, souriant en demandant où il peut bien dissimuler une quelconque marque sur ce corps que je ne me lasse pas d'observer. Ce corps si magnifique irradiant d'une présence que j'aspire sans doute un peu trop conserver encore un peu. Me laissant visiblement prendre au jeu que j'ai moi-même débuté en l'attirant ici, en essayant de lui changer les idées et le conforter un peu d'une façon n'étant pas forcément des plus appropriée, mais qui allait dans le sens de notre discussion. Notre... si franche discussion.

Expérience que j'essaie de valider un peu aussi du même coup pour m'assurer que je n'ai pas non plus été un peu trop entreprenant dans mes démarches qu'il n'a pas repoussé. Il aurait pu, il avait le choix, et il ne l'a pas fait. Ça devrait me suffire non? Et pourtant j'en ajoute, lui signifiant qu'il peut venir quand il veut pour avoir un peu de compagnie ou un câlin. Comme si c'était normal de le faire pour ne pas juste cultivé l'impression malsaine que je l'aurais utilisé alors que non, jamais je n'aurais osé, mais ça il ne peut pas le savoir comme il ne me connait pas. « Si jamais j'ai besoin je saurai qui venir voir. » Que je réponds en un nouveau sourire, profitant assurément de ce baiser qu'il m'offre plus longuement. Admirant le mouvement qu'il réalise pour se mettre debout sur le lit et la plus que jolie vue qu'il me donne en me montrant les marques à son bras auxquelles je n'avais pas réellement prêté attention. Tout comme il ne semble pas avoir porté attention à mon tatouage non plus. Pas que nous avons été occupé ailleurs, mais bon.

J'admire assurément ma compagnie du moment, laissant un court silence planer entre nous en hésitant à poser les gestes que j'ai tant envie de réaliser. Une envie que je peine à maîtriser avant de me dire que merde, on ne vit qu'une fois non? Autant apprécier ce que la vie nous a offert. Je m'approche de lui, agrippant sa jambe pour l'embrasser doucement avant d'amorcer à mon tour un mouvement pour me relever et me placer face à lui. Toujours souriant alors que je me plaque contre lui pour le repousser vers la tête de lit et le mur. « Bien, il semblerait que je doive m'assurer qu'il n'y a pas de marques ailleurs. Je vais devoir très minutieusement examiner chaque millimètre de votre peau mon cher. » Je presse mes lèvres contre les siennes en caressant son bras du bout des doigts, murmurant contre sa bouche. « Tu as de la chance c'est deux pour un aujourd'hui. » Et j'espère qu'il ne va pas le regretter parce que ce qui suit...