Know that we are not alone... || F01-7

Comment savoir à qui faire confiance dans cet endroit, là est la véritable question. Comment savoir laquelle de nos coquilles vides est une personne entre les mains de laquelle nous pourrions poser notre vie? Qui, au contraire, sera le premier à nous enfoncer un couteau dans le dos dès que notre garde sera baissée? Du peu que j'en sais je pourrais être un psychopathe et ne pas m'en formaliser avant cet instant où mes mains se trouveront autour du cou de cette pauvre victime qui regrettera assurément de m'avoir approché. Je pourrais être un maître des arts martiaux et donner une bonne leçon à ceux qui se croient tant au-dessus des autres. Je pourrais être un spécialiste des poissons, un professeur d'histoire, un sculpteur, un fermier... Je pourrais être tant de chose que le simple fait d'y penser me donne un début de mal de tête me faisant poser mes doigts contre mes tempes pour les masser. J'aimerais comprendre, simplement comprendre pourquoi nous avons été enfermés dans cet endroit sans autres détails que ce qu'il nous a été en mesure d'observer depuis notre éveil dans cet endroit. Le monde a-t-il explosé à l'extérieur et nous avons été coincés ici pour 'préserver l'humanité'? Si c'est le cas où sont les enfants? Pourquoi rien ni personne ne nous explique ce qu'il en est? Le traumatisme serait-il si grand que nous ne serions pas en mesure de le supporter? Je peine vraiment à croire que ça pourrait être la réalité. Pas avec le type de personnalités que j'ai pu croiser ici. Quelques personnes semblant fréquentables, certes, mais aussi quelques cons à qui on aurait assurément pas donné pour mission la survie de l'humanité.

Je soupire, fermant les yeux en maudissant le fait que je n'ai vu nulle part une quelconque forme de cachet pour les migraines et autres maux. Prenant quelques grandes inspirations en me disant qu'un peux d'air frais me ferait sans doute du bien, si seulement c'était une option. Ce que je peux avoir envie de donner un coup de poing dans un mur... Je me lève plutôt, sortant de ma chambre puis du logement pour aller descendre le grand escalier. Où je vais? Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai l'impression d'avoir déjà fait 100 fois le tour de cet endroit sans rien y découvrir de plus que je ne savais pas déjà. Je e sens piégé, comme un animal dans sa cage qui n'a aucune possibilité de s'échapper à moins qu'on ne l'en laisse sortir. Certes, la seule et unique porte ne semblant pas être celle d'un logement est intrigantes, mais tant se sont déjà buté dessus que je ne vois pas ce que je pourrais y apporter de plus.

Alors je cherche du regard quelque chose, n'importe quoi, n'importe qui. Je cherche jusqu'à ce que mon regard se stoppe sur une jeune femme un peu en retrait, me disant que cette rencontre m'apporterait peut-être un peu plus que celles avec les bourrins avec qui j'ai papoté lors des derniers jours. Dit celui qui se prépare à envahir l'espace vital d'une parfaite inconnu... C'est qu'on se ressemble tous un peu en fait. Je m'approche donc sans brusquer mes pas, faisant un signe de la main à la jeune femme pour lui signifier mon intention. « Bonjour. Désolé de vous déranger. Ce serait possible de parler un peu vous et moi? Je ne veux pas m'imposer... » Je soupire en esquissant un faible sourire. « Je crois que j'en suis au stade où j'ai besoin de parler avec un peu tout le monde pour confirmer que je ne suis pas le seul à avoir un trou noir à la place du cerveau. »

Je reste figé un instant lorsqu'elle mentionne le chiffre qui la représente, lorsqu'elle mentionne ce 7 qui est aussi le mien et met un peu en déroute la seule hypothèse possible que j'avais pour le moment concernant cette appellation plus désagréable que pratique. Nous serions donc des paires? Y avait-il une autre signification au fait que nous puissions avoir exactement le même chiffre? Pourquoi les questions avaient tendance à s'accumuler bien davantage qu'à se résoudre dans cet endroit? C'est une vrai plaie à laquelle j'ai peur que nous ne soyons pas en mesure d'échapper. Je cligne des yeux, retrouvant finalement mes esprit pour arriver à lui répondre en tendant la main dans sa direction. Simple mesure de politesse. « Je suis 7 également, présent depuis un peu plus d'une semaine aussi. Il faut croire qu'on avait une tête à porter le même chiffre. » Que j'essaie de plaisanter avant de revenir sur la phrase qu'elle a dit précédemment concernant les livres, enviant presque la façon dont elle en parle. Moi qui me cherche encore un but à accomplir, une passion à laquelle m'accrocher. Le réconfort de récupérer une partie de moi-même que je suis convaincu, pour ma part, ne pas être en mesure de trouver dans les livres. « Je suis curieux, en quoi est-ce que les livres semblent plus réels que les gens? Parce qu'ils ont... du contenu? C'est un peu le contraire de nos têtes. » Je pince les lèvres brièvement avant de continuer. « J'aimerais tant me rappeler quelque chose, n'importe quoi, mais peu importe ce que je dis, regarde ou touche, rien ne semble être en mesure de m'apporter la grande illumination que j'espère tant obtenir... Les livres, ça vous évoque quelque chose? » On ne sait jamais, peut-être. Elle a mentionné en être au même stade, mais peut-être a-t-elle eu davantage de chance que moi avec de potentiels souvenirs.

C'est qu'elle a une poigne particulièrement énergique cette jeune femme et je ne m'en plaindrai pas compte tenu de l'ambiance générale que j'ai cru pressentir dans cet endroit. Les gens semblant majoritairement complètement déprimés et amorphes ou simplement complètement cinglés, à quelques exceptions près. Cette nouvelle rencontre, jumelle de 7, me semble presque rafraîchissante avec son attitude presque normal et réellement enjouée par les livres ça ne fait pas de doute. « Nous nous ressemblons autant que tous ceux qui portent le basique combo des cheveux et yeux bruns j'imagine. » Même si sur ce point j'ai le sentiment d'avoir les yeux tellement sombres qu'ils sont en fait une porte vers mon âme, désagréable. Je glisse mes mains dans mes poches, écoutant avec attention lorsqu'elle continue d'exprimer sa vision des livres, leur façon d'activer l'imagination, leur but possible... Il est vrai que j'y ai pensé, que j'en ai même feuilleté quelques-uns, mais peut-être pas ceux qui étaient réellement liés à un quelconque élément de mon passé. Je l'ai espéré pourtant, feuilleter un livre et la voir là, sous mes yeux, la révélation de cet instant oublié qui me reviendrait comme une claque au visage. Peut-être que ça fonctionnera pour certain, peut-être que oui ils ont un but ces livres, mais visiblement ça ne sera pas la carte miracle pour moi. Peut-être est-ce simplement réellement d'une claque au visage dont j'ai besoin pour tout bien replacer dans mon esprit, qui sait.

J'acquiesce de la tête lorsqu'elle mentionne les mots qui font tiquer, les pensées volatiles qui ne semblent pas vouloir stagner. Pas que ça me soit personnellement apparu sous forme de mots, mais je peux comprendre la sensation sur un autre plan. « Je vois oui. Des impression de déjà vu parfois aussi, de familiarités, de mouvements réalisés mécaniquement en pensant pouvoir mettre le doigt sur quelque chose, mais non. Ça repart tout comme c'est venu. » Dis-je tout en suivant le mouvement qu'elle amorce vers l'espace salon, haussant légèrement les épaules. « J'ai l'impression que particulier nous le sommes tous un peu alors c'est difficile à dire. Nous semblons tous coincés dans la même situation et nous apprivoisons tous l'environnement et ce qui vient avec à notre façon. Nous sommes tous un peu étranges, un peu déconnectés, le temps de trouver un peu de stabilité. Alors je dirais que des gens particulier j'en ai peut-être croisé un peu oui, mais qu'ils n'avaient peut-être simplement pas encore trouvé sur quoi s'appuyer pour reprendre un peu leurs esprits. » Ajoutais-je avant de prendre place dans l'un des canapés face à la bibliothèque histoire de garder un œil sur les livres, on ne sait jamais. « Et vous, des rencontres particulières? Vous tenez le coup compte tenu des circonstances ou vous maîtrisez une envie constante de hurler? » C'est bien joli d'admirer son propre nombril, mais je ne suis assurément pas de ceux qui se foutent de l'état des autres. Du moins, lorsqu'ils ne sont pas d’emblée chiants et désagréables, ce qui n'est en rien le cas de miss 7 que je trouve au contraire bien sympathique.

Qu'elle stabilité en effet pouvions-nous espérer trouver dans cet endroit alors que nous n'avions rien à quoi nous raccrocher? Elle avait parfaitement raison sur ce point. Raison sur le fait que notre identité se résumait à un stupide matricule vide de sens et ce qu'une machine jugeait bon de nous voir manger. Dis-je en sachant pertinemment que sous la manche de ma chemise se cache pourtant, noircit dans la chaire de mon bras, ce qui a tout d'un 7. Un S et un 7... étais-je le seul à avoir ainsi une évidence sous le nez sans arriver à en comprendre la signification? Il faut dire qu'avec ces vêtements longs je n'avais pas particulièrement porté attention à la chaire de qui que ce soit depuis mon arrivé. Il y a bien une explication, une raison d'être à tout ceci... Je soupire doucement, mon regard suivant le sien en direction de la bibliothèque nous faisant face. Ses propos me faisant sourire un peu simplement parce qu'encore une fois elle n'avait pas tord. Cette bibliothèque n'était peut-être pas là sans raison, les livres pouvaient assurément nous parler et nous n'étions en effet pas dans l'obligation d'entretenir une conversation avec eux. Non pas que socialiser semblait me déranger outre mesure, mais j'appréciais tout de même un peu le silence, la solitude, la tranquillité. « Pas hurler non. » Que je réponds finalement à son questionnement. « Enfin, pas hurler à plein poumon. Simplement le faire dans ma tête un peu, mais je ne crois pas que l'effet soit aussi libérateur. » J'esquisse un nouveau sourire avant de pointer le coin sportif. « Je crois que dépenser mon trop plein d'énergie m'aide davantage à libérer de la pression que cet endroit peut engendrer. Ça m'aide à me vider l'esprit plutôt que juste ressasser des questionnements en boucle sans trouver de réponses. On vient tout juste d'arriver... j'ose espérer que les réponses viendront d'elles-même à un moment ou un autre, sans qu'on ait besoin de hurler pour les avoir. » Que je termine avant de l'observer toujours en souriant. « Vous ne me donnez en effet pas l'impression d'être de celles qui hurleraient. Vous semblez plus... calme et posée. Sympathique aussi. Ça fera au moins ça de plus à savoir sur vous en plus du numéro et la nourriture. »

J'espère aussi que les réponses viendront à un moment ou un autre. Nous en avons assurément besoin. Ne serait-ce que pour comprendre un peu l'environnement dans lequel nous avons été enfermés. Savoir si c'est avec notre consentement ou contre notre gré. Savoir si là dehors tout a explosé et nous sommes les derniers à pouvoir faire quelque chose pour sauver la situation. Ne serait-ce que savoir si nous avons encore de la famille, des amis, vivants et dans cet endroit. C'est sans doute être pessimiste que de croire tout le monde mort, mais après tout pourquoi pas? Le pire peut assurément être imaginé sans peine en l'absence de quoi que ce soit pour confirmer ou non la moindre pensée pouvant effleurer nos esprits vides. Le pire comme le meilleur. Il y a tant d'options, tant de théories, que sans avoir un peu plus d'informations à propos de quoi que ce soit il est assurément difficile de se faire une tête sur tout ce bordel. Oui, des réponses, nous avons besoin de réponses. Et peut-être, peut-être oui, que c'est dans les livres que nous pourrons trouver une réponse qui sait. À défaut de savoir où d'autre chercher, j'imagine que c'est un endroit comme un autre pour débuter les recherches.

« Sympathique oui. Vous n'avez pas hurlé, ne vous êtes pas sauvé, ne m'avez pas agressé et entretenez une conversation un minimum intéressante alors je ne vois pas quel autre qualificatif j'aurais pu utiliser. Charmante peut-être. » Je hausse les épaules avant de continuer de soulever les propos qu'elle a énoncé. « Mais oui, en quelque sorte ce que les autres pensent de nous est en effet un semblant d'indicatif à quoi se raccrocher. Cependant... Je pense qu'au-delà de l'avis des autres il y a l'avis que nous aurons de nous même. Nous devons décider qui nous voulons être. Certes nous allons sans doute avoir des réflexes spontanés, une perte de mémoire ne peut tout de même pas nous changer en notre fort intérieur, mais nous avons aussi en quelque sorte une opportunité d'être qui nous voulons être. Par choix. Et c'est là où l'avis des autres nous diras si nous avons réussi à atteindre notre objectif. » Je me gratte ensuite distraitement la nuque avant de poursuivre sur le colocataire. « J'ai un colocataire oui. Il est... il semble sans gêne alors bon j'imagine qu'il y aura de quoi passer le temps un peu. Un colocataire de votre côté ou vous avez encore la chance de n'entendre personne ronfler la nuit? »

Pouvons-nous ou ne pouvons-nous pas décider de qui nous voulons être aux yeux de tous ici? Si je suis parfaitement conscient qu'on ne peut sans doute pas modifier ce que nous sommes en notre fort intérieur, cela ne m'empêche pas de penser que oui toute personne peut changer. Toute personne avec un minimum de volonté peut essayer de devenir une meilleure personne, une horrible personne si là est réellement sont souhait. Toute personne peut se laisser influencer par son environnement et ses pairs pour devenir quelque chose qu'elle n'est pas et si oui notre passé a sans doute forgé la personne que nous sommes, cet endroit saura peut-être lui forger la personne que nous allons devenir. La réaction de chacun en temps de crise, ce qui me semble être une chose probable compte tenu des circonstances, peut changer même si une personnalité est pourtant bien campée. Du moins je le crois. Personne ne sait réellement comment il réagira face au stress, face à une situation inconnue, face à ce qui pourrait se produire en cet endroit. Puis il reste aussi le fait que l'être humain n'est pas toujours foncièrement bon et que mentir sur ce que nous sommes, qui nous sommes, devient assurément facile puisque personne ne se souvient de qui il a été ou même si nous avons pu connaître les autres. Je pourrais décider d'être la personne la plus adorable et gentille de cet endroit, combattre mes instincts premier, prétendant avoir été un médecin dans une autre vie et personne ne pourrait démentir la chose si j'arrivais à le faire croire avec suffisamment de conviction. Personne ne pourrait dire le contraire si j'arrivais à maintenir l'illusion...

« Et bien j'imagine que c'est à nous de nous donner des choses à accomplir dans ce cas. Il suffit de nous faire une liste de choses à réaliser, d'actions à accomplir, et nous devrions avoir de quoi nous occuper un peu. Rien ne nous empêche de nous donner des objectifs. Nous pourrions... décider que nous devons lire un livre par jour ou par semaine, arriver à lever des altères de plus en plus lourds, aider au moins une personne avec quelque chose chaque jour. » J'hausse les épaules en souriant. « Ce sera à nous de nous débrouiller et nous donner les outils nécessaire si on veut que notre séjour ici soit plus qu'une simple routine mortellement ennuyante. » Je pince ensuite les lèvres avant d'enchaîner sur le colocataire et la raison pour laquelle la seule façon que j'ai eu de le qualifier est 'sans gêne' bien que dans la situation en question ça ait semblé être également mon cas. « Disons que notre première rencontre a été lui qui se balade nu dans le logement pour aller se doucher et une discussion qui continue pendant qu'il le fait. Ce fût... particulier. »

Elle mentionne ensuite les visages de personnes qui ne reviennent pas et je fronce les sourcils. « Je n'ai pas remarqué non les disparitions... » L'expression sur son visage semblant avoir légèrement changée, j'essaie d'ajouter un peu pour tenter de la rassurer. « Peut-être ont-ils simplement été déplacés ailleurs. Je suis certain qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour le moment. Il vaut mieux en apprendre davantage sur cet endroit avant de se faire des scénarios je crois. Avez-vous des théories? Parfois en parler à plusieurs peut nous aider à réfléchir suffisamment pour combiner divers détails et arriver à quelque chose qui pourrait se tenir un peu. »

Tant de questions ne trouvaient pas de réponses depuis les tous premiers instants de notre séjour en cet endroit. Tant de questions auxquelles je crois que nous aurions tous aimé trouver une explications, mais il faut croire que cet endroit n'était pas encore prêt à nous les fournir. Il préférait nous torturer, nous déshumaniser, nous traiter comme je ne sais quoi à dire vrai en nous forçant ainsi à respecter une ligne de conduite, un horaire, une façon d'être et de vivre. Ça pouvait être tant de choses que le simple fait de réfléchir à de potentielles théories avait quelque chose d'étourdissant. Chose ayant visiblement frôlé mon esprit davantage que celui de ma vis-à-vis mentionnant ne pas réellement y avoir réfléchis. Mentionnant du même coup que sa colocataire a eu un comportement bien éloigné de celui du mien, ce qui ne m'étonnait pas réellement. Nous allions assurément croiser de tout entre ces murs au fil des prochaines journées, semaines ou même pire mois. Des gens calmes et posés ne laissant pas la panique les gagner pour si peu, des gens stressés et anxieux qui se cacheraient ou au contraire hurlerait sur tout un chacun pour passer ce qui les ronge au plus profond des tripes, des gens en pleurs aspirant simplement sortir d'ici. J'avais l'impression que ce n'était que le début de la fin. Aussi essayais-je de me faire un minimum réconfortant face à ma compagne du moment qui mentionna avoir eu peur face à tant d'agressivité, avec raison j'imagine. « Si elle vous cause des ennuis venez me voir et je vais lui dire deux mots moi à votre colocataire. C'est une chose d'être à cran en pareille situation, mais ça en est une autre de passer son agressivité sur les autres aussi gratuitement sans la moindre raison. Il faudra faire mieux que ça si nous voulons arriver à nous supporter un minimum. »

Je fronce ensuite les sourcils avant de poursuivre, ne sachant trop en quoi je compte réellement me réfugier pour échapper à tout ceci ou même si je ressent le besoin de le faire. Peut-être à un moment oui, lorsque j'en aurai assez de tourner en rond et toujours faire la même chose. « J'admets que l'équipement de sport me fait de l'oeil, simplement pour brûler un peu le trop plein d'énergie. Outre ça... j'avoue que je ne sais pas. Je ne sais pas grand chose en fait, mais c'es le cas d'un peu tout le monde. » Je m'efforce de sourire à nouveau, qu'elle ait au moins eu un contact un moindrement sympathique pour lui montrer que tout le monde ne lui hurlera pas simplement dessus pour le plaisir de le faire. « Il vaut probablement mieux ne pas trop se prendre la tête avec tout ça le temps que les choses se clarifient un peu. Ça viendra bien à un moment ou un autre. En attendant... des suggestions de livres si jamais je décide de m'y mettre un moindrement sérieusement? »

« Et bien être bibliothécaire de l'endroit donnerait au moins une occupation non négligeable qui pourrait donner un coup de main à plusieurs j'en suis certain. L'ennui ne tardera pas à frapper un peu tout le monde et la taille de la bibliothèque la rendant difficile à rater je crois que plusieurs vont s'y précipiter. » Dis-je tout en me levant à sa suite pour la suivre en direction de la dite bibliothèque. Je ne me sentais assurément pas l'âme d'un grand lecteur, mais moi aussi l'ennui en viendrait inévitablement à me frapper alors avoir quelques conseil pour le grand jour ne serait assurément pas de refus. Ça ou simplement pour m'occuper en paix dans le silence de ma chambre lorsque je n'en pourrai plus d'entendre les gens parler dans cette grande pièce un peu trop écho à mon goût. J'observe la reliure des différents livres alors qu'elle s'applique à en choisir quelques-uns, notant la grande diversité des ouvrages et aussi les diverses langues dans lesquelles ils sont écrit. J'imagine que c'est un indice en soit même si jusqu'à présent je n'ai pas eu le moindre mal à discuter avec personne. Ça en est même... étrange en quelque sorte. Je reporte mon attention sur la jeune femme lorsqu'elle me tend quelques livres que je prends dans mes mains en observant les couvertures. « Je ne le saurai pas avant d'essayer. » Répondis-je en souriant lorsqu'elle mentionna que ce n'était pas des romans à l'eau de rose, mais que qui sait peut-être je pourrais apprécier. C'est un peu la même chose pour tout dans la vie en général, sans essayer quelque chose il serait difficile de mentionner ou non notre appréciation. Je peux prétendre ne pas avoir envie de sauter en parachute en bas d'un avion, mais je ne peux pas dire aimer ou pas sans avoir essayé. Certes la comparaison est un peu extrême, mais le point y est. Je ne saurai pas quels types de livres je peux apprécier avant d'en avoir dévoré quelques-uns. « Bien, je crois que je vais rapporter tout ceci à ma chambre et vous donner des nouvelles lorsque j'aurai réussi à en lire un ou deux. À défaut d'avoir beaucoup pour passer le temps ça ne devrait pas trop tarder. Puis je ne voudrais tout de même pas vous embêter trop longtemps de ma présence que j'ai un peu imposée. »